dimanche 24 février 2013

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Au-delà des caricatures comparant La Reine de MEDEFie à Poutine ou à Chavez, Laurence Parisot a vraisemblablement d’autres sources d’inspirations plus acceptables.

- Rosine, ma Rosine, suis-je la meilleure Présidente que le MEDEF ait connu ?
- Laurence, ma Laurence, bien entendu !
- Rosine, ma Rosine, Comment le faire comprendre à mes fidèles sujets ?
- Laurence, ma Laurence, fais comme Napoléon le petit.

Non seulement le surnom lui va comme un gant, mais les similitudes avec l’ennemi de Victor Hugo sont frappantes. Trop frappantes pour qu’elles aient échappé à sa gourou, férue d’histoire et de Philosophie politique. Les évènements récents confirment la tactique à l’œuvre depuis l’élection Présidentielle, et dont on avait déjà pu comprendre la mécanique lors de l’affaire des pigeons.

Petit exercice de comparaison (et pour mémoire, la page wikipedia sur la question : http://fr.wikipedia.org/wiki/Coup_d'%C3%89tat_du_2_d%C3%A9cembre_1851http://fr.wikipedia.org/wiki/Coup_d'%C3%89tat_du_2_d%C3%A9cembre_1851) :

  • Louis-Napoléon Bonaparte fut le premier Président français élu au Suffrage Universel

Laurence Parisot a été la première à bénéficier du nouveau système d’élection démocratique instauré par son prédécesseur Ernest Antoine Seillière. Un système qu’elle ne s’est pas privé de modifier au cours de son premier mandat pour favoriser sa réélection , créant ainsi elle-même la supposée « aberration anti démocratique » qu’elle conteste aujourd’hui (http://www.marianne.net/Parisot-plus-forte-que-Poutine-_a225796.html )

  • En 1851, Louis-Napoléon Bonaparte, conserve le pouvoir à quelques mois de la fin de son mandat, alors que la Constitution de la Deuxième République lui interdisait de se représenter. Le coup d’Etat du 2 décembre n’est que le point final de plusieurs mois de tentatives infructueuses pour réviser la Constitution en sa faveur (allongement du mandat, possibilité de se représenter…)

Laurence Parisot, à quelques mois de la fin de son mandat et de l’élection, entreprend une réforme des statuts du MEDEF lui permettant de rester à la tête de l’organisation. (Oui Oui je sais, elle n’a « pas encore pris sa décision ».)

  • Pour justifier son coup d’Etat et tordre le cou à la Constitution de la République, LNP (comme tous les dictateurs et les révolutionnaires) invoque le soutien du peuple à travers le Plébiscite, instrumentalise les difficultés que traverse le pays et pointe les dysfonctionnements de la deuxième République (réels pour le coup).

Laurence  Parisot utilise les mêmes méthodes, maintes fois éprouvées :
- S’attribuer le succès des négociateurs de l’Accord Emploi, et survendre sa portée historique, en espérant faire passer la modification des statuts en catimini (Loupé !).
- Pointer du doigt une prétendue anomalie dans les statuts (plus c’est gros, plus ça marche).
- Invoquer en permanence l’Etat d’urgence / la situation dramatique pour mieux revendiquer les pleins pouvoirs. Avec la rhétorique qui l’accompagne : « On ne change pas de capitaine dans la tempête… » - à noter une évolution récente dans cette rhétorique « on ne change pas une équipe dans la tempête… » (elle a compris que le MEDEF est sensible à la notion d’équipe).
- Jeter de l’huile sur le feu (Affaires des pigeons, PLF2013, transposition de l’accord Emploi ; avec radicalisation des messages. Au moment où la CGPME devient presque progressiste. Un comble !).
- Etre omniprésente dans les médias, partout, sur tout, et surtout empêcher qu’on pose les questions qui fâchent (la dernière Assemblée Permanente a été une grande démonstration).
- Faire le tour de France pour rallier les indécis, officiellement pour expliquer l’accord sur l’emploi. Mais bon, rien n’empêche une bonne discussion explicative après.
- laisser faire Anne pour la petite musique dans les médias : « il n’y a pas de candidats sérieux » + brandir le spectre Kessler (pour le côté revival), ou St Geours (pour le côté revanche de l’industrie) + faire quelques articles flatteurs sur sa prétendue habileté dans les négos (si le coup d’état est trop visible, autant faire en sorte que les cyniques y trouvent la preuve d’une forme d’habileté).

Toujours dans la technique, remarquez bien que dès qu’il s’agit de dramatiser et que ça peut énerver en interne, Lolo prend bien garde de ne rien dire publiquement et de s’abriter derrière son confortable « entourage ». Ça permet de corriger la ligne ou de démentir si besoin. Le dernier exemple en date a été la dramaturgie de la « mauvaise transposition ».

En résumé, il ne manque plus que l’Appel au peuple du 2 décembre 1851 pour ressembler tout à fait à Napoléon III, mais nul doute que la Reine Lolo ne manquera d’appeler ses copains journalistes pour parfaire le tableau. Espérons pour le MEDEF et les entreprises que tout cela se terminera mieux qu’à Sedan.

samedi 16 février 2013

La stratégie du mépris

Lorsqu'on lit les déclarations de Laurence Parisot sur les raisons qui la poussent à changer les statuts, on ne peut être qu'étonnée et abasourdie par le mépris dont elle fait preuve vis à vis des électeurs, des candidats, de l'institution.

Reprenons l'argumentaire :
1/ Il y a des échéances cruciales (grandes négos à venir) et nous sommes en crise économique.
2/ Il faut quelqu'un d'expérimentée à la barre et en plus, "on ne change pas un capitaine dans la tempête".
3/ Je suis prête à me sacrifier - si vraiment vous me le demandez (mais c'est déjà fait) et pour un temps limité (deux ans - elle ne précise pas combien de fois renouvellables).

Tout cela est sympathique et pourrait faire sourire si ce n'était pas sérieux. Car quoi ? Avec des raisonnements comme cela, Nicolas aurait confisqué (avec raison) l'élection présidentielle de mai dernier. Cette rhétorique  révèle surtout le manque d'arguments objectifs pour justifier le putsch, et il vaudrait mieux pour tout le monde que Laurence finisse par donner la vraie raison : "J'ai pris goût au pouvoir, je n'ai rien de mieux à faire après le MEDEF, et en plus, je pense que tous les autres sont nuls, donc je suis sincèrement persuadée d'être indispensable."

Cette posture de mépris est tout de même dangereuse car elle part de l'idée que tous (monde patronal, électeur, simple citoyen) sont incapables de réfléchir par eux-mêmes.
Car quoi ?
1/ Il y a des échéances cruciales ? Il y en a toujours, on est toujours en train de modifier et de discuter de quelque chose. Aujourd'hui la situation est plus tendue qu'hier, certes, mais elle l'a été plus à certaines époques.
2/ Il faut quelqu'un d'expérimenté ? Oui, mais de quelle expérience parle-t-on ? De chef d'entreprise ? Lanxade, Volot et Gattaz peuvent s'en prévaloir plus que Laurence elle-même après 8 ans passée à plein temps à la tête du MEDEF. De gestion d'organisation patronale ? Gattaz baigne dedans depuis 15 ans. De négociation avec les partenaires privés et public ? Volot n'est pas le plus mauvais, mais tous savent le faire. De la connaissance des dossiers ? Voyons, comme si la présidente ou le président était seul à la barre. C'est faire preuve d'un mépris total vis à vis des autres élus et des permanents qui préparent les notes, les analyses, les réflexions qui sont ensuite portées (je le prends mal, j'avoue).
3/ Laurence est prête à se sacrifier ? Tant mieux pour elle, mais personne ne le lui demande - en tous les cas, personne de sensée.

Après 8 ans, le patronat a surtout besoin de respiration et de renouveau.

Alors, quelle stratégie pour imposer ses vues ?
La solution la plus simple est donc de provoquer la crise, de faire en sorte que le réflexe panurgien, tellement répandu dans nos organisations, joue à fond. La tentative de dramatisation sur l'accord social ayant tourné court, il faut trouver autre chose.

Rosine, que peut-on faire ?
Enerver suffisament les parlementaires socialistes pour que ceux-ci entrent en conflit (et fassent son jeu). Pas très drôle, et pas le bon timing.
Relancer une polémique avec l'UIMM ? Risqué mais une bonne vieille guéguerre industrie -services, c'est toujours savoureux.
Se victimiser ? Pourquoi pas (en utilisant l'existence de ce blog par exemple et des vidéos). Pas sûr que cela suffise, vus les mails que je reçois de tous côtés.

Non, Laurence, le plus simple est de décrédibiliser ses adversaires déjà déclarés et d'empêcher de nouveaux d'émerger (technique 2010). Ca, c'est le boulot de Pébereau / Méaux et Bourry...  A voir si Roux de Bezieux se lance lundi soir comme cela se susurre, et si St Geours y va (peu de chance). En attendant, il faut demander à la presse de continuer à faire la petite musique de "il n'y a pas de candidats de poids" (certains journalistes s'y emploient visiblement avec délectation)...

A suivre !


vendredi 8 février 2013

Ca se passe comme ça, en MEDEFIE


En ce moment, en MEDEFIE, tout prend un sens très particulier. Dernier exemple en date, le départ subit (ou subi ?) du responsable informatique. Ni une, ni deux, La Reine Lolo décide de faire des économies et de ne pas le remplacer pour l’instant. Du moins pas directement. Bonne initiative que de faire des économies !
Et c’est vraisemblablement le Secrétaire général qui devrait assurer l’intérim (au moins jusqu’à juillet en tout cas). Bon j'en vois au fond qui ne suivent pas.
 
Pourquoi le SG me direz-vous ? Simple : c'était l'ancien directeur informatique du MEDEF avant d'avoir des promotions fulgurantes vers le poste de DRH puis de Secrétaire général. (http://www.lepoint.fr/economie/medef-07-10-2010-1249259_28.php)
C’est un proche de la Reine et il vient de l’IFOP. Ca y est, vous suivez ?
 
Eh bien, figurez-vous que c'est dingue, mais cela n'a pas suscité l'enthousiasme des sujets en interne. Je peux vous assurer que plus personne n'envoie de mails à caractère un peu personnel (plus personne n'envoie de mails en résumé).
 
Dans le même ordre d’idée, les adhérents commencent à ricaner sérieusement (les méchants) quand ils reçoivent les annonces du réseau et les synthèses de la presse que la communication de la MEDEFIE transmet régulièrement. Jamais aucun mot sur les autres candidatures, les polémiques, etc. Tout va bien en MEDEFIE. Qu’on se le dise ! La blague qui circule est : « Il a fallu attendre la fin du second mandat de Laurence Parisot, pour revivre les meilleures heures de la Pravda. » Bon, ce n’est pas trop drôle, mais on est dans la patronat… Ca a aussi un petit côté « revival » sympathique.

dimanche 3 février 2013

La campagne de terrain


L'ambiance au sein du MEDEF s'est refroidie d'un coup ces derniers temps. Il semble que LPP n'ait pas apprécié le Blog de LP. 
La thématique de la semaine en interne au MEDEF a donc été "qui est LP" ?
Heureusement qu'on peut rire un peu avec les excellentes vidéos parodiques publiées recemment sur Youtube par un certain MEDEFinsider. Merci l'ami(e) ! Je me sens moins seule.

Péripéties sans importance me direz-vous ! Certes, mais compliquées à vivre avenue Bosquet où plus personne n'ose prendre son téléphone pour envoyer un SMS de peur qu'on croit qu'il (elle) est en train de twitter.

En ce froid weekend, revenons au fonds : quelle est la situation dans la course au graal présidentiel Medefien ?

D'abord, un constat : LPP n'a renoncé à rien, quelles que soient les rodomontades des uns et des autres. Après avoir "séquestré" le comité statutaire pour qu'il lui trouve une solution intéressante (on attend avec impatience la solution trouvée – vous allez l’adorer), la contre-attaque porte désormais sur les MEDEF territoriaux dont beaucoup ont exprimé une "incompréhension" à l'idée de changer les statuts.

Donc, subitement, il est devenu urgent pour le MEDEF d'aller expliquer l'accord social aux PME de terrain. Et hop, le cabinet de Lolo appelle tous ceux qui ont l'air de flancher, mais restent loyaux, pour proposer un déplacement d'explication de l'accord (et pourquoi il faut changer les statuts). Bizarrement, les négociateurs de l'accord (Bernasconi en tête) ne sont pas partie prenante des déplacements. Lolo, oui en revanche.

N'oublions pas que, si le Comité statutaire valide le changement de statut (le suspense est faible), puis si le conseil exécutif vote oui (les jeux sont plus ouverts), il faudra encore avoir une AGE avec un vote positif de plus de 2/3 des voix. Dans ces conditions, chaque voix compte. D'autant qu'il ne faut pas trop attendre pour escamoter l'élection, sinon, un de ces jours la question des conditions de l'organisation de celle-ci va devoir apparaître à un Ordre Du Jour du conseil executif.

Deux stratégies sont possibles pour Lolo :
- le sprint. C'est-à-dire : essayer de passer en force au Conseil Exécutif du 18 février, persuadée que si l'obstacle est franchi, l'AGE ne sera qu'une formalité. Il  suffit de la convoquer fin mars et de développer un tour de France d'explication de l'accord social (et de la nécessité de changer les statuts). Comme Lolo sait y faire, ça peut marcher. En plus, ça empêche les potentiels concurrents de vraiment développer leur programme et leurs idées (de toutes les façons, il n'y aura pas d'élection).
- la montre. Attendre le Conseil Executif de Mars pour mettre la question du changement des statuts à l'ordre du jour. En espérant qu'une actualité quelconque permette de reprendre la main et de se poser comme garante du monde patronal. L'avantage est qu'on commence à avoir un temps très réduit pour organiser une élection, donc ça devient : "après moi le déluge". Le problème est que les concurrents ne vont peut-être pas attendre indéfiniment et que ça leur laisse aussi du temps pour s'organiser.

Mais que font les autres protagonistes ? Eh bien, bizarrement, ils semblent attendre. Résumons :
- Volot s'agite sporadiquement dans la presse, mais on ne voit pas bien ce qu'il propose.
- Gattaz, après une entrée en fanfare, a disparu des écrans radars. Ah non, je suis mauvaise langue, il a commencé à twitter vendredi. 
- Hervé Lambel a son site de campagne. Merci.
- Bernasconi et Geoffroy Roux de Bézieux, point de nouvelles. Les deux disent qu'ils vont se lancer, mais semblent hésitants à savoir s'il faut y aller avant ou après le 18 février. En effet, on saura alors s'il y aura élection ou pas. Cela dit, à trop attendre, on finit par laisser passer son tour...Rappelons qu'en 2010, Geoffroy nous avait déjà fait le coup...
- Saint Geours, voir mon précédent billet. Visiblement cela va être compliqué avec PSA. Donc autant laisser LPP faire son pustch et viser 2015 (surtout que la limite d'age aura été levé exprès pour lui).
- Laurence Parisot a son blog à sa gloire (en plus de celui du MEDEF je veux dire). A ce propos, personne ne semble s'offusquer du mélange des genres.


Les liens :
http://www.youtube.com/user/MedefInsider?feature=watch
http://www.herve-lambel.fr/
http://www.laurence-parisot.com/