dimanche 7 avril 2013

Le Royaume des Ambitions, des petits mensonges et des Rumeurs.



La Reine n’ayant pas réussi à convaincre les vassaux de lui accorder l’élixir de longévité, elle s’est retirée dans ses appartements et regarde (énervée et un peu amusée mais pas découragée) le bal des ambitions se dévoiler.

Car, maintenant que la Reine s’efface, les plus courageux se lancent en tonitruant d’autant plus qu’ils ont du temps à rattraper. Cette semaine, nous avons donc eu droit à un tir groupé de Paaaatrick Bernasconi (dit Iago) -jeudi- et Frédéric St Geours (dit Fredy) -vendredi-. Comme ils sont un peu formatés pareils (ou ont les mêmes communicants), ça a pris la forme d’une belle interview dans… Le Figaro (original). En fait, la précipitation de l’annonce et la similitude tant des formes, des discours et des profils des deux candidats a créé un effet d’optique intéressant pour les lecteurs du Figaro (j’en suis, j’avoue). Une sorte de répétition à 24h près (genre « un jour sans fin » version MEDEF – l’horreur, je préfère le jour de la marmotte).

L’originalité de l’interview est venue (effet Cahuzac ? peut-être) des questions sur leurs rémunérations. Et là, courage fuyons, demi vérités et petits oublis :

-          D’abord Paatrick, qui déclare sans rire dans le Figaro, à la question « combien gagnez-vous ? » : « Dans mon entreprise, 5000 euros net par mois, sans prime ni dividende. ». Euh ? Alors, là, ça a laissé plus d’un membre du patronat sans voix, mais légèrement sceptique. D’ailleurs, le lendemain, sur Europe 1, Elkabach est revenu dessus et a posé la question insidieuse « Vous n’avez pas d’autres revenus ? ». Réponse un peu plus embarrassée de Paaatrick : « je n’ai pas de comptes en Suisse » (euh, c’est pas la question, coco), puis lâche : « j’ai d’autres entreprises, j’ai d’autres mandats. Ma déclaration d’impôts 2011, elle est claire, c’est 200 000 euros. ». Oui, d’accord, jusqu’au prochain épisode. On n’est quand même pas tout à fait à 5000 euros net par mois, c’est juste 2,5 fois plus, ou je ne sais plus compter…
-          Ensuite, le vendredi, Fredy a eu droit à la même question (dit donc, le Figaro, ils se prennent pour des socialos ou quoi ?). En passant, on remarquera que le Fredy, lui, se prend pour le Président de la France et veut faire des économies de 100 milliards d’euros grâce au dialogue social (euh, coco, on peut éviter de prendre les lecteurs pour des buses, s’il te plaît). Revenons à la question « Combien gagnez-vous ? » (si, si la même que pour Paaatrick), réponse « 44.000 euros net par mois pour la partie fixe, dont 20.000 euros versés au titre de l'impôt sur le revenu. » A mon avis, il faut virer les communicants. Croire que personne n’est capable de trouver tout seul de 44KE net par mois, ça doit faire du 740 KE brut annuel (et encore, il est peut-être payé sur 13 ou 14 mois), et mélanger allégrement avec l’impôt pour faire pleurer, c’est un peu pathétique. Quant à ajouter : « J'ai une part de rémunération variable à laquelle nous avons renoncé chez Peugeot depuis plusieurs années. », c’est ne pas avoir lu l’usine nouvelle qui indiquait dans son portrait : « En 2011, il a perçu 1 266 000 euros, mais cette rémunération a dû baisser de moitié l’an passé, car le directoire ne se verse plus de variable depuis l’exercice 2011. » On appréciera le « plusieurs années »…

Bien, alors, maintenant que Le Figaro se prend pour Libération, j’espère qu’ils vont poser la même question à tous les candidats et à La Reine (il n’y a pas de raison)…

Sur la partie Rumeurs, je ne peux résister au plaisir de vous donner celles qui courent dans le Royaume actuellement (La Médéfie est tout de même le Royaume des rumeurs). Alors :
-          Sur le passé : le vote du CE qui a abouti au fameux résultat du 22, 22, balle au centre, n’aurait pas été aussi exemplaire que cela. D’aucuns s’étonnent d’un seul bulletin blanc, alors que plusieurs votants avaient indiqué en plus ou moins privé, leur intention de voter blanc. Bref, depuis, le Royaume bruisse des rumeurs contradictoires de manipulations, fraudes et autres manœuvres électorales. L’intérêt c’est qu’avec ce résultat, aucun des deux camps n’a envie de remettre le sujet à l’ordre du jour, donc la rumeur devrait s’éteindre d’elle-même.
-          Sur le futur : il se constate que les conditions de l’élection, et notamment le dossier de candidature n’est toujours pas formalisé. Or, il faudra recueillir 50 signatures « de membres de l’AG ayant voix délibérative », c'est-à-dire les personnes désignées par les Fédérations ou les Territoires pour voter (il y a souvent le président du territoire ou de la Fédé, mais pas seulement). Et alors ? Eh bien, avec une élection au plus tard le 1er juillet (date de celle de 2010) et deux mois de campagne, il faudra avoir remis le dossier complet avant le 1er mai (donc le 30 avril). Résumons : le CE exceptionnel ayant écarté la Reine date du 28 mars, on est le 6 avril, et rien n’est sorti. Question : sont-ils mauvais ou est-ce volontaire ? Quel intérêt me direz-vous ? Simple : écarter les « petits » candidats, ceux qui vont vraiment aller à la pêche aux signatures parce qu’ils ne sont pas président de fédération : Lambel, Volot, Lanxade. S’ils n’ont pas la liste, ils ne peuvent pas commencer à démarcher et comme il faut du temps et que le mois d’avril va être tronqué par les vacances d’avril (les vacances scolaires de la zone B commencent le 13 avril, celle de la zone A le 20, et celle  de la zone C, le 27)… Si c’est vrai, c’est méchant… Mais ça ne déplait pas aux quatre autres (dont il se dit, et c’est la troisième rumeur) que certains des quatre auraient déjà cette liste et auraient commencé à récolter les signatures (voir rumeur suivante). Non, ça, je ne peux pas y croire. A moins que ce soit la manière qu’ait choisi la Reine de jouer son rôle de « garante de l’élection »…
-          Sur le présent, c’est l’interrogation forte au MEDEF sur la candidature de Paatrick : son surnom est-il Iago ou Medvedev ? en d’autres termes, est-il le traître flamboyant d’Othello (contrairement à ce que j’ai entendu dans les couloirs du MEDEF, je ne pensais pas au perroquet du dessin animé Aladdin en écrivant cela), ou est-il la marionnette de La Reine Poutine ? La question peut se poser depuis que La Reine ne semble pas lui tenir rigueur de sa défection et que les communicants du MEDEF s’activent en sous-main. Ca devient compliqué à suivre ? Et encore, je ne vous parle pas de l’hypothèse d’un accord secret Bernasconi-St Geours pour contrer l’hydre libérale Gattaz-Kessler… Ce sera pour la prochaine fois.

A suivre.

1 commentaire:

  1. Bonjour,

    3 commentaires pro-Lanxade (autant annoncer la couleur !) :

    1) sur les rémunérations : sur RMC je crois, Lanxade a répondu à cette question : 7000 net mensuel. Pour un patron de PME dans son secteur, c'est crédible. Mais ça renforce notre interpellation et notre sentiment d'être pris pour des imbéciles (des pigeons ?) quand le désormais nommé "Lago" nous annonce 5000... "Allo, non mais allo!"

    Je ne voudrais pas mettre les uns et les autres mal alaises, mais puisqu’on parle des moyens de faire campagne, il serait aussi intéressant de regarder les sources de financements. Chez Lanxade, semble-t-il, c'est sur fond propre. Quid des autres candidats ? Les agences de com de leurs fédérations ? Les personnels de leurs fédérations ? Les timbres, les voitures, les billets de trains et avions (pour ceux qui vont vraiment dans les territoires...) payés par leurs fédérations ? etc.

    2) Sur l'organisation du recueil de signatures : c'est une question qui ne fait pas le buz parce qu'elle tient de la cuisine interne et que finalement, on ne s'intéresse jamais qu'au deuxième tour d'une élection présidentielle. Mais c'est en effet assez scandaleux : l'élection échappe aux fédérations et aux territoires. Elle est faite avenue Bosquet, par deux agences de com parisienne et par la presse non moins parisienne. Où sont les choix des patrons là-dedans ?

    3) Ce qui m'amène à mon 3ème point, chère Laure Pinpon : le seul moyen de contrer cela, c'est de rétablir l'équilibre notamment dans les médias et dans les observations sur la campagne. Or, votre dernier billet, bien que vous vous en excusiez, ne mentionnait pas les petits candidats... Attention à ne pas céder à la mécanique de la Force obscure !

    4) et ce sera mon dernier point : Pour ma part, je suis Lanxade de près. Et apprécie ce qu’il renvoie de l’entrepreneuriat et de l’entreprise. J’espère que malgré les bâtons qui lui sont mis dans les roues, il parviendra à se maintenir après le 1er mai. Une campagne sans lui serait une campagne organisée par et pour des apparatchiks : sans reliefs, sans idées.

    Ah si pardon, Freddy : moi président, il y aura 100 milliards d’économie parce que j’aurai dialogué. Ca me rappelle quelqu’un. Pas vous ? Vous l’avez dit, chère Laure, certains candidat peu téméraires ont attendu que tout soit joué pour la reine avant de se lancer. Outre que cette attitude de couardise correspond mal à l’idée que je me fais du patron des patrons, j’attendais que ce temps leur serve à peaufiner leur projet… que nenni ! Ils nous servent des documents présentés de façon très brouillonne sur la forme et dont le fond, quand il y en a, est un copié collé des projets de Lanxade, Roux de Bézieux et Gattaz.

    RépondreSupprimer