dimanche 9 juin 2013

La marionnette de la Reine

Le coup de théâtre du Conseil Exécutif de Lundi a eu au moins comme résultat de relancer l’intérêt de cette campagne. Enfin, du rebondissement. Car depuis quelques jours (semaines), on voyait les soutiens s’accumuler pour Pierre Gattaz sans que ses concurrents aient grand-chose. 

En plaçant Geoffroy Roux de Bézieux en tête (d’une voix) devant Gattaz, le CE a provoqué un mini tremblement de terre.

Car Geoffroy était le candidat qui semblait le plus mal placé dans la course finale: pas soutenu par les « grandes » Fédérations (qui se répartissaient entre Gattaz et Bernasconi), trop Parisien pour plaire vraiment aux Territoires. En plus, la presse avait fait état du fait qu’il avait été « moyen » pendant l’audition du 23 mai. Bref, le garçon dont, normalement, on ne donne pas une chance dans ce genre de vote.

Alors, que s’est-il passé ? Jojo a fait une super campagne ? Euh, perdu mon Chéri…

Simple : La Reine est passée par là (sans vouloir me vanter, j'annonce depuis le 12 mai que La Reine a choisi son champion en la personne de Jojo)

Depuis plusieurs semaines, la Reine et son équipe fait campagne en sous-main pour Jojo, tout en prétendant le contraire. Ou plutôt contre Gattaz, l’homme à abattre. Le Service de Presse du MEDEF abreuve les journalistes de tous les ragots possibles et imaginables, agitant sans mesure l’ombre du grand Satan Kessler, utilisant le départ de la SCOR de Jean-Charles Simon (oui, enfin, ça, c’est inquiétant,  je vais quand même faire mon CV), prédisant la fin du Dialogue Social (dans le sang), agitant les territoires contre l’ancien chouchou de La Reine (le marseillais Stephan Brousse), enfin  tout y est passé. Sur internet, pareil, l’alter-ego numérique de La Reine, Victoria Diaz, s’en donne à cœur joie dans la détestation de Gattaz (plus que dans l’adoration de Geoffroy).

Quel impact ? Pas négligeable en fait.
Il ne faut pas oublier que La Reine a une influence directe sur au moins 24 des 45 membres du CE, puisqu’elle les a choisi et nommé (10 Personnalités Qualifiées, 7 Fédérations tournantes, 7 territoires tournants). Forcément, ça donne des arguments. On en arrive même à s’étonner que Geoffroy n’ait pas eu 24 voix.

De plus, ayant la capacité à collecter les pouvoirs en blanc pour l’AG (et ne s’en privant pas), la Reine essaye de se constituer une « force de frappe » de voix qui, en cas de résultat tangent, lui permettrait de peser dans le vote. Elle se répand ainsi dans Paris en disant qu’elle a déjà 40 pouvoirs en blanc…

Alors, la seule question est : y-a-t-il eu un deal entre La Reine et Geoffroy ?  Les deux jurent leur grand dieu que non évidemment, qu’il n’en est pas question, etc, etc (je vous passe les arguments  voir l’acte 3, scène 2).

Bon, tout ça aurait pu passer plus ou moins inaperçu, mais patatra, ne voilà-t-il pas que La Reine et Geoffroy se sont fait piquer en train de discuter le 5 juin (2 jours après le vote) au Fouquet’s ( !!). Aussitôt vu, aussitôt twitté…

La question qui agite désormais la Médéfie est donc : que lui a promis Geoffroy ?

Voyons, que peut-elle vouloir connaissant la Reine : une voiture ? Un chauffeur ? Une carte de Crédit ?...

A suivre…

dimanche 2 juin 2013

Le vote indicatif

Demain, nous aurons enfin le résultat du vote indicatif du Conseil Executif : qui le CE soutient-il ?
Important ? Oui et non en fait. Oui car ça donne une indication, non car l’on n’est pas bien sûr de quelle indication cela donne. En fait, le CE, c’est un peu comme à l’école, il y a ceux qui ont leurs têtes, leurs chouchous, leurs préférés. Résultat : personne n’est vraiment capable de dire avec certitude qui arrivera en tête demain et on n’est pas à l’abri d’une surprise… (mais laquelle ?).

La semaine dernière a été tout de même riche en rebondissements et coups médiatiques. Rappelons :
-          Le soutien « majoritaire » du GPS en faveur de Geoffroy. Soutien qui a failli faire exploser le GPS puisque deux des principales Fédérations de service (banques et assurances) soutiennent… Gattaz. Désordre. C’est surtout le résultat du lobbying de Pierre Bellon en faveur du candidat de la téléphonie. Soutien dont beaucoup se demandent s’il s’agit d’un enthousiasme pour le candidat ou d’une haine viscérale pour tout ce qui ressemble à l’industrie (cf son courrier).
-          Le soutien de l’UFE (l’électricité), de la Plasturgie et de la région Rhône-Alpes à Gattaz. Sur la région, c’est plus symbolique que réel puisque ce n’est pas la région qui porte le vote, mais chaque territoire…
-          Le ralliement « surprise » de Thibault Lanxade à Pierre Gattaz (samedi – ben voyons – ca ne vous rappelle pas Volot pour l’UIMM ?).
-          La publication de divers articles sur les 2 favoris (Geoffroy et Gattaz) – je vous recommande particulièrement l’article de Marianne qui compare les méthodes de management des deux favoris. Savoureux et plein d’enseignement.

Alors, où en est-on dans les soutien « officiels » ?

Pierre Gattaz
Geoffroy Roux de Bézieux
Patrick Bernasconi
UIMM – 36 votes
FFT – 7 votes
FNTP – 15 votes
FBF – 34 votes
Unetel ( ?) – 5 votes
FFB – 20 votes
FFSA – 30 votes
GPS ( ??) – 40 votes environ (hors FFSA et FBF)

UFE – 14 votes
Gironde – 1 vote

Plasturgie – 3 votes


Rhône Alpes – 17 votes ( ?)





Total : 134 votes
Total : 53 votes
Total : 35 votes


La question qui se pose désormais est : Geoffroy et Berni vont-ils faire cause commune à l’issue de l’audition ? Va-t-on assister au mariage de la carpe et du lapin ? Hum, voilà qui promet une semaine pleine d’intérêt…

mardi 28 mai 2013

La stratégie de la Reine


En cette semaine des grandes manœuvres, il est intéressant de décrypter la stratégie de La Reine. Car qui croit qu’elle a renoncé ?

Quelle est la situation ?
·         Gattaz semble avoir pris l’avantage en nombre de voix, puisqu’il a le soutien de l’UIMM (36 voix, le principal votant du MEDEF), de la FFSA (le troisième votant avec 30 voix), des banques (35 voix) et certainement d’une partie du GFI (FIEEC, FIM, Plasturie, etc.). Allez, grosso modo, 150 voix.
·         Le second, c’est Bernasconi (bizarrement, on n’en parle pas trop), mais il a déjà le soutien de la FNTP (sa fédération – 14 voix) et du bâtiment (20 voix – enfin, là, c’est moins clair).
·         Le troisième est évidemment Geoffroy Roux de Bézieu qui fait sa campagne médiatique mais ne semble pas convaincre au-delà de ses copains divers et variés. On peut penser qu’il bénéficie cependant des voix de sa fédération (la FFT, 7 voix + de l’Unetel, l’équivalent social, soit 5 voix).
·         Les deux autres candidats ne bénéficient pas de soutiens et ont peu de chance d’espérer réunir sur leur nom.

Comment agir pour La Reine ?

Simple.
1/ D’abord relancer l’un des candidats pour éviter qu’on croit que l’élection est jouée. Comment faire puisque les gros votants prennent position dans un même sens ? Simple, jouer les territoires. Oui, mais, au début de la campagne, on a accusé Gattaz d’être un bouseux mal dégrossi (ce qui est vrai) et que c’était pour cela qu’il plaisait aux territoires – c’est d’ailleurs comme ça que sa victoire à l’UIMM a été expliquée. Qu’à cela ne tienne, la presse n’ayant pas de mémoire, le service presse de la Médéfie fait fuiter allègrement que Geoffroy plait beaucoup dans les territoires (le bobo parisien, c’est crédible ?). Oui, si on donne un exemple : ainsi, à Bordeaux, Geoffroy aurait convaincu largement devant Gattaz. 22 voix contre 5. Evidemment, Le Figaro qui ne se cache même plus de faire la campagne de Geoffroy reprend l’info. Vrai ? Faux ? Eh ben, intox en fait. Les gens présents indiquent qu'il y avait environ 150 personnes (et pas 35) et le MEDEF Bordeaux a découvert les "résultats" dans la presse. Mais comme l’info venait directement de Medefie, les relais habituels ont gobé.

2/ Bon, ensuite décrédibiliser le candidat en tête. Resurgi donc le fameux « débat télévisuel » que Gattaz refuse.  Les services de presse de Médéfie (et les communicants du beau Geoffroy) s’en donnent donc à cœur joie pour pointer la couardise du candidat. La presse étant privée d’un événement où le sang peut couler, est agacée par ce refus (c’est quand même moins drôle et puis l’UMP a mis la barre très haut). Sauf qu’on peut se demander si les électeurs du MEDEF voient un intérêt à ce débat. Ils ont plutôt peur que, si les candidats choisissent d’aller faire les beaux à la télé, les visites en région en prennent un sacré coup – pourquoi se taper des kilomètres à aller voir des bouseux quand on peut tout traiter au chaud avec ses potes parisiens ? Quant aux grandes fédérations (celles qui financent ne l’oublions pas), elles ne voient pas forcément d’un bon œil le fait de se faire imposer leur choix par les médias. On est en Médéfie, pas chez The Voice…

3/ Agiter, encore et toujours le spectre « kessler ». Là encore, nos amis du Figaro s’y sont collés. Le message est : « Gattaz est une marionnette aux mains de l’ogre Kessler ». Bon, notons que Gattaz était une marionnette aux mains de l’UIMM voilà quelques semaines et un affreux industriel. Le départ annoncé de Jean-charles Simon (l'ancien DG éphémère du MEDEF face à la Reine) de chez son employeur actuel (la SCOR, l'entreprise de... Kessler) relance l'inquiètude en Médéfie. Et si, JC était en fait le DG secret de Gattaz pour la Médéfie ? Celui qui allait virer tout le monde et terrasser le paritarisme ? Euh vous suivez ? Non, parce que même moi, je finis par avoir du mal. Moralité : tout le monde veut l’avoir son doudou Gattaz…

4/ Comme on sait que tout cela ne suffit pas, se faire une réserve de voix pour l’élection du le 3 juillet. Comment ? Là encore, quand on a tous les pouvoirs en Médéfie, c’est facile  : on envoie un beau courrier aux membres votants du 3 juillet où on demande confirmation de la présence le 3 juillet (jour du vote) mais on demande la réponse… avant le 7 juin ( ??). Et surtout, on indique bien que : « la pratique des mandats adressés en blanc est admise. » Vous voyez la manœuvre ? Simple : comme les gens ne sauront pas trop à qui envoyer le mandat, ils l’envoient en blanc et donc ça tombe chez… la Reine qui se constitue sa petite réserve de voix pour peser dans l’élection et pourra aller négocier son ralliement à celui qui est second.

Alors, la vraie question est quel intérêt pour la Reine de continuer ses petites manœuvres ? Deux réponses pour ceux qui la connaissent :
-          Peser encore et toujours. Si le CE place Gattaz en tête un peu largement, l’élection est pliée et dans ce cas La Reine perd tout pouvoir de nuisance, donc tout pouvoir.
-          Leur faire payer. Ils l’ont empêché de se représenter, elle considère que tous les candidats sont « nuls », eh bien, faisons en sorte qu’il ne reste rien et que ça dérape. Et surtout, empêchons Gattaz (celui qui s’est dressé sur son chemin le premier) de gagner largement !

A suivre le 3 juin…

mardi 21 mai 2013

Des souteneurs et des soutenus

A l’approche de l’audition des candidats par le Conseil Executif (le 23 mai), la bataille des soutiens s’est engagée sur le net et dans la presse. Et en la matière, Geoffroy Roux de Bezieux, dit « charmant », semble avoir pris l’avantage. Non pas dans les soutiens mais dans l’attaque médiatique. La cible ? Gattaz évidemment que tout le monde donne en tête de la course.

La technique ?

1/ D’abord faire sortir ses propres soutiens. Ca, c’est fait depuis longtemps (300 affichés le 15 avril, le jour du meeting de Gattaz à la mutualité) et, depuis, il distille un tweet chaque jour « 1 jour, 1 soutien ». Enfin, chaque jour, il faut le dire vite, parce que certains jours, il n’y a rien. On a compté 10 tweets en 20 jours... Deux problèmes : la liste de Geoffroy affiche bien 300 patrons (essentiellement ses copains), mais pas grand-chose comme grand patron, et encore moins de votants pour l’élection du 3 juillet. Pas génial.

2/ Afficher ses soutiens de Présidents de Medef territoriaux. On reproche à Geoffroy d’être très « dîner mondain parisien » (Non, sans blague ?) Et hop, une liste de « 14 présidents de MEDEF territoriaux » qui le soutiennent (pour info, il y en a plus d’une centaine en tout). Euh, oui, mais non, quand on regarde la liste. Sur les 14, on a 2 vice-président et 1 président d’honneur (c’est pas tout  fait pareil mon garçon). Et quand on pose la question aux présidents en question, ils disent qu’ils ont envoyé leur parrainage à Geoffroy, pas forcément qu’ils le soutiennent. Mais bon, pas grave, parrainage, soutien, qui fait la différence ?

3/ Faire sortir un soutien « de poids », type grand patron. C’est chose faite avec Pierre Bellon, emblématique entrepreneur, membre du Conseil Executif, qui dans un courrier envoyé au Conseil Executif la semaine dernière prend clairement position pour Geoffroy. L’aspect amusant est qu’il l’a aussi envoyé aux membres du Groupe des Professions de Services (GPS - groupe qu’il a créé voilà quelques années), en plein milieu de l’audition de Gattaz par le GPS... Du meilleur effet. Le dommage collatéral mal anticipé, c’est que Bellon, du haut de ses 83 ans, ne se contente pas de dire qui il soutient, il en profite pour faire la leçon et tacler les autres candidats, assez durement vis-à-vis de Gattaz. Au sein de la Médéfie, ça laisse un goût un peu amer et beaucoup préféreraient oublier ce courrier, car on sent poindre la vieille haine recuite des services contre l’industrie. Bellon ne supportant pas l’idée d’un industriel à nouveau à la tête du MEDEF. Or, s’il y a bien une guéguerre dont le patronat se passerait, c’est celle-là. Qu’à cela ne tienne, Geoffroy le malicieux, s’est évidemment empressé de faire fuiter le courrier dans la Presse. Pour une fois, ce n’est pas son copain Marc Landré du Figaro qui s’est complaisamment prêté à l’exercice mais Les Echos. Comme quoi…

4/ Ensuite contester la liste du voisin. Ce qui énerve Geoffroy le Charmant, c’est que Gattaz affiche lui une liste impressionnante de grands patrons de tous les secteurs dont... le sien (les télécoms) avec notamment Martin Bouygues (Groupe Bouygues) et Stéphane Richard (France Télécom-Orange). Bon, donc, « on » se répand dans la presse pour dire que certains n’ont pas signé  et notamment Stéphane Richard (forcément, ça fait désordre puisque Geoffroy est vice-président de la Fédération Française des Télécom). Pour ne pas trop apparaître, on utilise la presse, et c’est le Nouvel Observateur qui s’est obligeamment prêté à l’exercice dans un petit entrefilet publié jeudi.

5/ On agite à coup de tweets divers et variés et on voit si la potion prend bien. Là, c’est un peu tôt pour le dire.

La réponse du Gattaz ? Elle a pris plusieurs  formes :
-          Le soutien affiché de René Ricol, ancien Commissaire à l’Investissement et proche de Volot (déjà rallié à Gattaz). Là, c’est au cours d’une interview dans le nouveau quotidien L’opinion qu’il le dit. Et toc pour Bellon.
-          Un tweet sobre le vendredi soir de Gattaz lui-même (pourtant pas le roi du tweet…) :
«  @MartineGilson est mal informée. Je confirme les soutiens de Jean-Paul Herteman et de Stéphane Richard à titre personnel. »
-  Plus radical, le soutien depuis hier de la puissante Fédération Française des Sociéts d'Assurance (FFSA). C'est juste la troisième fédération en nombre de voix au sein de la Médéfie aporès l'UIMM et les banques. Donc, Gattaz a le soutien officiel de l'UIMM et de la FFSA.
-  le soutien (ce soir) d'Henri de Castries, puissant patron d'Axa...

Bon, ben je vais finir par lui donner du "Monsieur le Président" quand je le croise, le Gattaz...

PS
La prochaine fois, je vous parlerai des journalistes qui, trouvant que la campagne manque de sang, essaient d'agiter tout ce petit monde. Mais chaque chose en son temps.

dimanche 12 mai 2013

Le pion de la Reine

La Reine semble enfin avoir arrêté sa stratégie et choisi sont pion.

Revenons aux épisodes précédents :

1/ Le 28 mars, la Reine a connu une semi-défaite ou une semi-victoire en fonction de comment on voit le liquide dans le verre. Sa tentative de changer les statuts a été mise à mal par un vote du Conseil Executif, mais un vote ambigu et non tranché : 22 pour, 22 contre, un bulletin blanc. Comme il n’y avait pas de majorité, exit la tentative. La Reine déclare alors entendre jouer un rôle de garante vigilante des futures élections (c’est pas plutôt le rôle du comité statutaire ?) et tout le monde de comprendre : « je vais peser dans le futur choix ». Oui, mais comment ?

2/ Première tentative : aucun des candidats ne lui convenant et personne ne se précipitant pour obtenir son soutien, elle essaye de susciter de nouvelles candidatures plus conformes à ses voeux. D’où les rumeurs soigneusement entretenues par le service de presse du MEDEF de nouveaux candidats « mystères » en plus des 5 déjà déclarés. Quelques jours avant la date de remise du dossier, la presse bruisse même d’un nom : Marie-Christine Coisnes, membre du CE, et proche de La Reine. Nada. Fausse rumeur et intox. Au final, seuls les 5 candidats déjà en lisse déposent leurs dossiers.

3/ Alors. Que faire ? Seule solution : choisir un des 5 candidats et en faire son poulain. Ce n’est pas absurde puisqu’il y a deux étapes à passer pour les candidats (sans parler celle de l’élection), étapes dans lesquelles la Reine garde un certain pouvoir : l’audition par le CE le 23 mai et le vote pour le « candidat préféré » lors du CE du 3 juin.
Alors, qui ?
-          Lambel ou Lanxade ? Non. Pas suffisamment soutenus par les gros adhérents / électeurs. Si la Reine soutient quelqu’un, c’est pour gagner et avoir quelque chose au bout.
-          Gattaz ? Hum, les relations ont toujours été fraiches entre les 2, et Gattaz est tout de même celui qui s’est opposé le premier à la tentative de Putsch, dès le 13 janvier. Indépendant, trop industriel et pas dans la logique médiatique de la Reine. En plus, il bénéficie du soutien de Kessler, le repoussoir absolu. Gattaz est donc même l’homme à faire trébucher dans tous les cas.
-          Bernasconi ? C’était le choix initial de la Reine, mais l’interview très critique dans Le Monde à deux jours du Conseil Executif décisif pour le changement de statut  a probablement fait basculer le vote vers le résultat que l’on sait. Ca lui a d’ailleurs valu son surnom de Iago (dans cette chronique). La Reine est rancunière et ne pardonne pas. Ce qui a été toléré hier, ne le sera pas demain. Plusieurs peuvent en témoigner. Exit donc.
-          Reste donc Geoffroy de Bezieux. Bon, pas le choix initial de la Reine – elle a tout fait pour le virer de l’Unedic après l’y avoir installé, et a protesté auprès de sa Fédération (celle des Télécoms) quand ils l’ont désigné au Conseil Executif, mais c’est le seul possible. En plus, il lui ressemble beaucoup : même narcissisme médiatique, même volonté de paraître et de plaire (quitte à promettre n’importe quoi), même gestion lointaine de ses affaires. Pratique finalement pour négocier quelque chose, elle ne sera pas surprise.

Fantasme ? Pas complètement quand on regarde les twitts du double de La Reine sur internet, la cultissime Victoria Diaz. Depuis quelque temps, elle fait mine de relayer équitablement les messages de chaque candidat mais ca manque  de finesse quand le twitt concerne Geoffroy :

Exemple parmi d’autres :
« La sincérité et la conviction de @GeoffroyRDB peuvent déplacer des montagnes . Subtilité et puissance , l'équation idéale pour le @medef . »

Rien que ça. Allons-y !

Bon, la vraie question est : ont-ils déjà dealé quelque chose ? Et si oui, quoi ? Il est dangereux de conclure un marché avec La Reine et Geoffroy en sait quelque chose. Surtout, c’est prendre le risque de passer pour le Medvedev de la Reine. D’un autre côté, elle peut aider à faire basculer le vote du Conseil Executif du 3 juin en sa faveur, et ça…

Alors ? Un titre de Présidente Honoraire et une place à vie au conseil éxécutif comme suggéré par Pierre Bellon dans un courrier récent aux membres du Conseil Executif ? Autre chose de plus « consistant » ? La promesse d’une modification des statuts ?...

A suivre.

dimanche 5 mai 2013

La guerre de Trois




Je trouvais la semaine dernière que la campagne pour devenir le nouveau Roi de Medefie manquait de sel. Eh, bien, me voici toute comblée par la semaine écoulée.

Présentons tout d’abord les principaux protagonistes (que les 2 candidats non cités me pardonnent, mais j’ai du mal à suivre à plus de trois et ça ne collait pas avec mon titre).
  • A ma droite : Pierrot Gattazou, hobbit semblant avenant d’une lignée prestigieuse puisque son père (Byvon Gattazou) a terrassé le dragon socialo-communiste voilà 30 ans. Les pieds dans la glaise, obstiné, jovial, résistant et rusé sont les caractéristiques qui sont souvent citées. Il a sorti son cure-dent en mitral et est prêt à en découdre avec le Pingouin Socialo-socialo (tout fout le camp). En tous les cas, tout le monde comprend ça de son « royaume de Combat ». Oyez, oyez, braves entrepreneurs, sonnons le Tocsin et mobilisons-nous ! On susurre que les Copéistes droitiers seraient bien contents de voir arriver Gattazou en Medefie (dixit Le Canard Enchaîné de mercredi). 
  • Au centre, Geoffroy Roux de Bezieux, dit « Charmant » (se reporter au film Schreck). Beau gosse (toujours bronzé), hâbleur, charmeur, beau parleur, ne résistant pas à un miroir, une caméra ou un micro. D’ailleurs, moi, je crois qu’il se teint les cheveux, enfin, ce que j’en dis… L’essentiel étant de passer à la télé et de se voir. Tiens, ça rappelle pas quelqu’une ? Surtout Geoffroy traine un petit boulet (comme Saint Geours avec PSA), à savoir The Phone House dont il a revendu les parts avec moults bénéfices au bout de 5 ans (« un peu plus de 10 millions d’euros »), mais qui annonce aujourd'hui fermer boutique avec plus 1200 suppressions d'emplois. Dommage, surtout qu’il se dit que Charmant est encore Président du Conseil de Surveillance.
  • A ma gauche, iago Bernasconi. Le traître d’Othello ou le perroquet de Walt Disney. On ne sait plus trop. Accroc à la commande publique, sympathique et… sympathique… On a du mal à trouver un autre adjectif. Mais c’est déjà pas mal et ce n’est pas donné à tout le monde.


Ces dernières semaines, Pierrot Gattazou semble avoir pris la tête de la course à la couronne de Medefie. Forcément ça énerve tout le monde.

La Reine la première qui a du mal à réaliser qu’elle ne sera plus Reine dans deux mois. Les candidats actuels ne lui convenant pas, elle a essayé vainement ces dernières semaines de susciter une nouvelle candidature qui pourrait apparaître comme « le recours ». Le service de presse de Médéfie a donc été actif pour instiller à l’oreille  des journalistes le prénom « Marie–christine ». Oui, mais… non finalement. La date limite des dépôts des candidatures était vendredi et… rien du côté de Marie-Christine. Dont acte. Faut trouver autre chose. A suivre.

Iago Bernasconi est donc passé à l’offensive cette semaine. Sa ligne est classique : je droitise le hobbit, j’en fais un irresponsable prêt à en découdre qui a déjà sorti sa petite épée. Deux tribunes plus ou moins sur ce thème, une intervention dans les médias, un discours répété à l’envie, c’est de bonne guerre. Et ça peut porter. Sauf que, quand on voit la côte de popularité du Gouvernement, on peut sérieusement se demander si c’est le bon angle pour décrédibiliser un adversaire.

Geoffroy « Charmant » Roux de Bezieux a enchaîné dans Challenges. L’article indique ainsi : «En lisant Les Sept Piliers de la croissance [le livre de Gattaz], Roux de Bézieux a trouvé chez ce rival "un côté un peu pompidolien", avec des propositions très "yaka, fokon". Et, on l'aura compris, ce n'est pas du tout sa tasse de thé. » Sous-entendu explicite : le hobbit n’est quand même qu’un bouseux, et il faut quelqu’un d’une certaine tenue pour le MEDEF, qui parle bien et porte beau. Là, l’angle est : « Gattazou est sympa mais un peu court ». Bon, le dernier qui a utilisé ça, était Freddy St Geours et…

Alors, quelle réaction du Hobbit ? En fait, rien d’officiel, il s’est contenté de publier sa liste de soutiens. Et alors me direz vous ? Simple, on y trouve Martin Bouygues dont le groupe est un des piliers de la Fédération Nationale des Travaux Publics (Fédération présidée par Iago Bernasconi) et… Stéphane Richard, PDG d’Orange, dont l’entreprise préside la Fédération Française des Télécoms (dont Geoffroy « Charmant » Roux de Bezieux est Vice-Président)… Ca, c’est bien un truc de hobbit : un coup derrière les genoux. C’est pas beau, mais efficace.

Bon, et pour ceux que ça amuse, il faut absolument suivre le match dans le match. Ca se passe sur Twitter et on trouve à ma droite @Bitter_Patron, visible soutien de Pierrot Gattazou et à ma gauche (enfin, façon de parler vu ses twitts) @VictoriaDiaz100, la Frigide Barjot du Patronat, qui défend Geoffroy « Charmant » Roux de Bezieux.

Exemple d’un humour potache bien senti :
Iago Bernasconi sort son nez et indique : « Je serai demain chez @jmaphatie sur #rtl à 7 h 50. » Réponse de Bitter_Patron : « @Bernasconi_P @jmaphatie - vous y allez comme invité ou vous faites partie du public ? »
Je sais, c’est idiot, mais ça m’a fait rire.

Exemple de duel entre les deux Twittermanias :
Bitter_Patron :
« Après St-Geours avec PSA, mtnt Roux de Bezieux et 1200 chômeurs #phonehouse. C obligé de créér des désastres sociaux pr postuler au #medef ? »

Victoria :
« Les charbonnages de France, les manufactures royales de tissage,la compagnie de Pont à Mousson et les PTT soutiennent @PierreGattaz ! Bravo . »

Bitter_Patron :
« @VictoriaDiaz100 - Schumpeter a théorisé la destruction créatrice. Roux de Bezieux a dû mal lire et applique la destruction destructrice ! »
     
Victoria :
« Erik Orsenna et Nicolas Baverez votent @PierreGattaz , mais Victor Hugo et Adam Smith soutiennent @GeoffroyRDB, leur voix comptent double . »
[euh, pourquoi Victor Hugo ? Mon manque de culture me désole mais je ne vois pas] 

Bitter_Patron :
 « @VictoriaDiaz100 - Agaçant ce monde qui bouge sans arrêt... Surtt pr Roux de Bezieux pr qui l'entr. dure 5 ans. Belle image d'entrepreneur ! »

Victoria :
@patron_bitter , Imputer l'échec de The PH à GRDB relève du degré zéro de l'intelligence et révèle une ignorance du monde de la téléphonie.

A suivre…

dimanche 21 avril 2013

Petite chronique d'une campagne (presque) ordinaire et des comptes du MEDEF...


J’ai bien senti une inquiétude chez mes lecteurs, attentifs au silence de mon blog. Pas d’inquiétudes, non, je n'ai pas été séquestrée dans le parking du MEDEF, voici mon billet hebdomadaire après quinze jours denses.

Que s’est-il passé depuis 15 jours ? En fait, tout s’est concentré la semaine dernière :

-          Lundi 15 avril, grosse journée. L’un des candidats (Pierre Gattaz, dit Pierrot) organisait une soirée de campagne / soutien à la Mutualité (euh ?). Le point amusant, c’est que des instructions très claires ont été données aux permanents du MEDEF : interdiction d’y aller. Officiellement pour ne pas prendre parti. Et, d’après ce que je sais, dans la salle, les instructions ont été suivies. Sauf par les prestataires du MEDEF qui eux, étaient présents (faut bien savoir ce qui se passe). Cela a donné lieu à quelques passes d’armes de twitt amusantes à suivre. La presse semble en revanche avoir décidé que Gattazou serait le candidat poujado-droite (et multiplie donc les articles sur ce thème). L’utilisation du mot « combat » dont il a fait un usage immodéré au départ. Bon, cela dit, il ne fait rien pour arranger les choses – il a même subtilement changé son slogan de campagne passant d’un assez neutre « osons l’entreprise » à un plus revendicatif « libérons l’entreprise ». C’est certain que c’est plus clair, mais pas forcément moins à droite…
-          Par conséquence, Jojo (Geoffroy Roux de Bezieu), à qui l’on peut désormais décerner le titre de BogoBobo en chef (Beau Gosse, Bourgeois Bohème) a en urgence publié / fait fuiter sa liste de 300 soutiens de patrons (avec l’aide active de Marc Landré son afficionados Figarien). Problème, d’après ce qui se dit, certains « soutiens » n’étaient même pas au courant qu’ils étaient sur la liste (et certains ne le voulaient pas). Pas grave, Jojo, ce qui l’intéresse, c’est de communiquer et de passer dans les média. Le réalité ou le fond du message, c’est pas son problème… Rebondissements à suivre ??
-          Mardi 16 avril. Assemblée Générale du MEDEF. Approbation des comptes. Et là, du pur bonheur. Un numéro extraordinaire de ShiShi (le trésorie, Schilansky) et de la Reine. Alors, ShiShi (je résumé) : « En 2011, nous avions eu un déficit exceptionnel de 30 000 euros essentiellement dû à l'organisation du B20. Cette année, nous revenons à un solde positif de 300 000 euros. Nous avons eu des dépenses stables, et des cotisations en hausse de 500 000 euros. La hausse des cotisations est liée au fait que certains nouveaux adhérents arrivent en année pleine. Bref tout va bien, les comptes du MEDEF sont solides, rigoureux, transparents... »
Euh, vous avez suivi ?
Moi j'ai un peu de mal. Je résume : en 2011, nous avons le B20 qui a coûté environ 1 million d’euros (960 000 euros d’après les comptes 2011). Malgré cela, on termine avec un petit déficit -30KE. En 2012, on a des cotisations qui augmentent, des dépenses « stables », exit le B20 à financer et… ben on termine juste à + 300KE. Euh, coco, tu es certaine de toi là ? Je sais que t’es une littéraire, mais quand même.

Alors, quand on regarde les comptes, on apprécie les « dépenses stables » puisque hors B20, celles-ci passent de 36,21 millions à … 37,47 millions (+3,4%). Attention, la subtilité est de ne pas se baser uniquement sur le rapport 2012 et son comparatif de colonne 2012/2011. En effet, dans un souci de « transparence » qui honore Shishi, la colonne 2011 intègre dans les dépenses, sans les détailler, celles du B20… on peut donc afficher sans rire que les dépenses 2012 sont à 37,47 millions d’euros, alors que celle de 2011 à 37,17 millions d’euros, d’où la stabilité. Vous suivez les enfants ? Alors, qu’est-ce qui augmente ?
Simple : les salaires et charges qui passent tout de même de 25,21 millions d’euros en 2010 à 25,68 millions d’euros en 2011 (+1,8%), puis 26,47 millions d’euros en 2012 (+3%). Ben, ce n’est pas que de l’augmentation pour les permanents (je vous le confirme). Alors ?? Et autre poste de dépense qui explose : les « opérations spéciales » (c’est pas beau ça !). Eh oui,  on passe de 1,91 millions en 2011 à 1,94 millions en 2012, sauf que le chiffre 2011 intègre… le fameux B20 (donc 0,96). En vrai, ca donne : 1,05 millions en 2010, à 0,95 millions en 2011 et… 1,94 millions en 2012. Plus qu’un doublement… Reine, oh ma Reine, c’est quoi des « opérations spéciales » ???
Pour ceux que ça amuse :

-          Jeudi, UIMM et FFB. Audition des candidats. Surprise : JCV (Jean-Claude Volot, pas Vandamme) se retire en faveur de Pierrot Gattazou (Le jour de l’audition à l’UIMM, et dans Les Echos, c’est pas très fin quand même…). Bon, le résultat, vous le connaissez : la FFB ne dit rien (mais va soutenir du bout des lèvres Berni, même si d’après ce qui se dit, il n’a pas été bon). L’UIMM, on a eu le résultat : Pierrot (Gattaz) : 149 voix, Freddy (Frédéric St Geours) : 69 voix, Jojo (Roux de Bezieu) : 5 voix. Ce qui frappe : le zéro pointé de Berni (Bernasconi) alors qu’il se positionnait un peu comme Freddy en champion du dialogue social et qu’il a travaillé avec l’UIMM sur l’accord « historique » (c’est pas gentil de ne pas soutenir ses amis). Le 5 pour Jojo, qui correspond en fait au vote d’une personne ayant 5 voix (histoire d’énerver tout le monde). La raclée de Freddy puisque les permanents en étaient réduits à collecter les pouvoirs en blanc pendant la pause du déjeuner pour qu’il ne soit pas trop sèchement battu. Conclusion : le MEDEF de combat a gagné…

Et sinon pour finir, cette semaine la Reine a multiplié les conciliabules avec les derniers des mohicans afin de trouver un moyen désespéré pour peser sur l'élection. La dernière trouvaille en date c'est de lancer des rumeurs de nouvelles candidatures. (Une femme, un homme). A part les derniers relais fidèles d'Anton, la sauce ne semble pas vraiment prendre. A suivre.

Le MEDEF est un monde impitoyable…


dimanche 7 avril 2013

Le Royaume des Ambitions, des petits mensonges et des Rumeurs.



La Reine n’ayant pas réussi à convaincre les vassaux de lui accorder l’élixir de longévité, elle s’est retirée dans ses appartements et regarde (énervée et un peu amusée mais pas découragée) le bal des ambitions se dévoiler.

Car, maintenant que la Reine s’efface, les plus courageux se lancent en tonitruant d’autant plus qu’ils ont du temps à rattraper. Cette semaine, nous avons donc eu droit à un tir groupé de Paaaatrick Bernasconi (dit Iago) -jeudi- et Frédéric St Geours (dit Fredy) -vendredi-. Comme ils sont un peu formatés pareils (ou ont les mêmes communicants), ça a pris la forme d’une belle interview dans… Le Figaro (original). En fait, la précipitation de l’annonce et la similitude tant des formes, des discours et des profils des deux candidats a créé un effet d’optique intéressant pour les lecteurs du Figaro (j’en suis, j’avoue). Une sorte de répétition à 24h près (genre « un jour sans fin » version MEDEF – l’horreur, je préfère le jour de la marmotte).

L’originalité de l’interview est venue (effet Cahuzac ? peut-être) des questions sur leurs rémunérations. Et là, courage fuyons, demi vérités et petits oublis :

-          D’abord Paatrick, qui déclare sans rire dans le Figaro, à la question « combien gagnez-vous ? » : « Dans mon entreprise, 5000 euros net par mois, sans prime ni dividende. ». Euh ? Alors, là, ça a laissé plus d’un membre du patronat sans voix, mais légèrement sceptique. D’ailleurs, le lendemain, sur Europe 1, Elkabach est revenu dessus et a posé la question insidieuse « Vous n’avez pas d’autres revenus ? ». Réponse un peu plus embarrassée de Paaatrick : « je n’ai pas de comptes en Suisse » (euh, c’est pas la question, coco), puis lâche : « j’ai d’autres entreprises, j’ai d’autres mandats. Ma déclaration d’impôts 2011, elle est claire, c’est 200 000 euros. ». Oui, d’accord, jusqu’au prochain épisode. On n’est quand même pas tout à fait à 5000 euros net par mois, c’est juste 2,5 fois plus, ou je ne sais plus compter…
-          Ensuite, le vendredi, Fredy a eu droit à la même question (dit donc, le Figaro, ils se prennent pour des socialos ou quoi ?). En passant, on remarquera que le Fredy, lui, se prend pour le Président de la France et veut faire des économies de 100 milliards d’euros grâce au dialogue social (euh, coco, on peut éviter de prendre les lecteurs pour des buses, s’il te plaît). Revenons à la question « Combien gagnez-vous ? » (si, si la même que pour Paaatrick), réponse « 44.000 euros net par mois pour la partie fixe, dont 20.000 euros versés au titre de l'impôt sur le revenu. » A mon avis, il faut virer les communicants. Croire que personne n’est capable de trouver tout seul de 44KE net par mois, ça doit faire du 740 KE brut annuel (et encore, il est peut-être payé sur 13 ou 14 mois), et mélanger allégrement avec l’impôt pour faire pleurer, c’est un peu pathétique. Quant à ajouter : « J'ai une part de rémunération variable à laquelle nous avons renoncé chez Peugeot depuis plusieurs années. », c’est ne pas avoir lu l’usine nouvelle qui indiquait dans son portrait : « En 2011, il a perçu 1 266 000 euros, mais cette rémunération a dû baisser de moitié l’an passé, car le directoire ne se verse plus de variable depuis l’exercice 2011. » On appréciera le « plusieurs années »…

Bien, alors, maintenant que Le Figaro se prend pour Libération, j’espère qu’ils vont poser la même question à tous les candidats et à La Reine (il n’y a pas de raison)…

Sur la partie Rumeurs, je ne peux résister au plaisir de vous donner celles qui courent dans le Royaume actuellement (La Médéfie est tout de même le Royaume des rumeurs). Alors :
-          Sur le passé : le vote du CE qui a abouti au fameux résultat du 22, 22, balle au centre, n’aurait pas été aussi exemplaire que cela. D’aucuns s’étonnent d’un seul bulletin blanc, alors que plusieurs votants avaient indiqué en plus ou moins privé, leur intention de voter blanc. Bref, depuis, le Royaume bruisse des rumeurs contradictoires de manipulations, fraudes et autres manœuvres électorales. L’intérêt c’est qu’avec ce résultat, aucun des deux camps n’a envie de remettre le sujet à l’ordre du jour, donc la rumeur devrait s’éteindre d’elle-même.
-          Sur le futur : il se constate que les conditions de l’élection, et notamment le dossier de candidature n’est toujours pas formalisé. Or, il faudra recueillir 50 signatures « de membres de l’AG ayant voix délibérative », c'est-à-dire les personnes désignées par les Fédérations ou les Territoires pour voter (il y a souvent le président du territoire ou de la Fédé, mais pas seulement). Et alors ? Eh bien, avec une élection au plus tard le 1er juillet (date de celle de 2010) et deux mois de campagne, il faudra avoir remis le dossier complet avant le 1er mai (donc le 30 avril). Résumons : le CE exceptionnel ayant écarté la Reine date du 28 mars, on est le 6 avril, et rien n’est sorti. Question : sont-ils mauvais ou est-ce volontaire ? Quel intérêt me direz-vous ? Simple : écarter les « petits » candidats, ceux qui vont vraiment aller à la pêche aux signatures parce qu’ils ne sont pas président de fédération : Lambel, Volot, Lanxade. S’ils n’ont pas la liste, ils ne peuvent pas commencer à démarcher et comme il faut du temps et que le mois d’avril va être tronqué par les vacances d’avril (les vacances scolaires de la zone B commencent le 13 avril, celle de la zone A le 20, et celle  de la zone C, le 27)… Si c’est vrai, c’est méchant… Mais ça ne déplait pas aux quatre autres (dont il se dit, et c’est la troisième rumeur) que certains des quatre auraient déjà cette liste et auraient commencé à récolter les signatures (voir rumeur suivante). Non, ça, je ne peux pas y croire. A moins que ce soit la manière qu’ait choisi la Reine de jouer son rôle de « garante de l’élection »…
-          Sur le présent, c’est l’interrogation forte au MEDEF sur la candidature de Paatrick : son surnom est-il Iago ou Medvedev ? en d’autres termes, est-il le traître flamboyant d’Othello (contrairement à ce que j’ai entendu dans les couloirs du MEDEF, je ne pensais pas au perroquet du dessin animé Aladdin en écrivant cela), ou est-il la marionnette de La Reine Poutine ? La question peut se poser depuis que La Reine ne semble pas lui tenir rigueur de sa défection et que les communicants du MEDEF s’activent en sous-main. Ca devient compliqué à suivre ? Et encore, je ne vous parle pas de l’hypothèse d’un accord secret Bernasconi-St Geours pour contrer l’hydre libérale Gattaz-Kessler… Ce sera pour la prochaine fois.

A suivre.

lundi 1 avril 2013

Les forces en présence



La Reine forcée à se retirer (provisoirement) du jeu, analysons les forces en présence dans le jeu du Go de l’élection MEDEF. Rassurons néanmoins les lecteurs de ce Blog, personne ne croit sérieusement que la Reine est hors-jeu. Elle s’est (temporairement) effacée, mais son retour (probable) n’en sera que plus triomphant !

Alors, qui, quoi, quand ?

A tout seigneur, tout honneur : Frédy St Geours, Patron de l’UIMM, salarié de PSA, énarque, ancien de cabinets sous des gouvernements de Gauche. Bref, que des qualités pour présider le MEDEF. Il ne manquerait plus qu’il soit fonctionnaire détaché pour parfaire le tableau. Autre intérêt : une vision essentiellement sociale des questions (la marque de fabrique de l’UIMM). Pour ceux qui voulait un MEDEF centré sur les questions économiques, c’est loupé. A titre personnel, j’envisage de transformer mon bureau en panic room, parce qu’avec lui on risque de voir souvent la CGT Aulnay envahir les locaux.

Paaaaatrick Bernasconi. Chef d’entreprise, patron de la FNTP, négociateur social de l’accord dit « historique », fan des dépenses publiques (faut dire, son entreprise en vit), urbain et sympathique (si, si). Là, c’est mieux, mais encore une vision très sociale, peu économique et largement dépendant des dépenses publiques (donc soumis potentiellement aux pressions de l’Etat).Surtout son positionnement vis-à-vis de la Reine n’est pas très clair. Et si c’était lui le Medvedev qu’attendait la Reine ? (il lui en faudra un). On se souvient qu’il avait d’abord déclaré qu’il ne se présenterait pas si Lolo rempilait (courage, fuyons). Au dernier moment, alors que les chances de la Reine diminuaient fortement, Bernarlermit s’était subitement prononcé contre la réforme des statuts. Juste à temps pour ne pas ruiner totalement ses chances en cas de vote contre. 
Pas sûr que la Reine le lui pardonne.

Geoffroy Roux de Bezieux (dit Jojo). Serial entrepreneur, beau gosse (moi, j’aime bien), vaguement dilettante, adorant les média (et adorant surtout se montrer). Le genre « j’achète, je vends », fan de schumpeter (et de la destruction créatrice). Bref, archétype de l’entrepreneur « nouvelle économie » : l’entreprise vue comme un moyen de s’enrichir vite, plus que comme une création de richesse collective. A d’ailleurs revendu ses boites plutôt que de les développer (cf phone House). C’est pas ça qui va redorer le blason des entrepreneurs.

Pierre Gattaz (dit Pierrot). Mono entrepreneur, sympathique (si, si), a développé sa boite dans la durée et plutôt bien (a créé des emplois en France, presqu’un exploit par les temps qui courent). Passe pour un patron radin, mais proche de ses salariés. Très économique, ne comprenant rien aux négociations sociales (et disant que ça ne l’intéresse pas). Bref, l’exact opposé de Frédy. On le dit proche de la droite la moins décomplexée, en tous les cas, libéral dans l’âme (ce qui n’est pas forcément un mal pour le MEDEF). Difficile à suivre quand il parle (trop vite, trop confus). Fils de son père (yvon Gattaz), donc ça ressemble un peu à une dynastie.

Je passe sur les autres « petits » candidats – je les prie de m’en excuser, je sais que ça ne se fait pas, mais je suis un peu pressée ce soir.

Voilà donc pour les candidats déclarés (Jojo et Pierrot) et putatifs (Frédy et Paaaatrick). Bon, et la Reine ? Eh ben, elle a décidé de peser sur l’élection. Comment ? Mais simplement en prenant partie, voir en négociant sa future place (on la connaît), histoire d’attendre un poste politique digne de ce nom. A suivre je vous dis, à suivre…


lundi 25 mars 2013

Miroir, miroir, pourquoi es-tu aussi cruel ?

Vraiment, je n'arrive plus à suivre, l'actualité s'emballe. Alors un second petit post préparé tranquillement :

Nul doute que l’article des Echos paru aujourd’hui est un morceau de choix dans la longue liste des sorties ubuesques de la Reine. Et c’est vrai que l’on rit franchement à la lecture des arguments de plus en plus fantaisistes et contradictoires qui émaillent ses discours. L’échéance approchant et les désistements se multipliant, les communicants n’ont plus le temps de faire dans la dentelle et tout est jeté en pâture sans d’autre priorité que l’urgence de sauver sa peau.

Il reste que cet article, comme d’autres, est intéressant à double titre.

D’abord, même si on commence à en avoir l’habitude, le rôle des journalistes est toujours intéressant à observer. C’est toujours fascinant de constater le jeu du OFF et des rapports entre les acteurs. C’est un poncif mais la presse économique n’échappe pas à la règle de l’édition en général : on ne décrypte jamais les propos de la personne interviewée. D’abord parce que les dits interviewés feront toujours jouer la concurrence pour obtenir une tribune sans risque. Mais surtout parce qu’il sera toujours temps de faire un autre article de décryptage dans une prochaine édition. Pourquoi livrer le scoop et l’analyse dans la même édition alors que le mode feuilleton garantit un tirage régulier ?

L’autre enseignement de cet article, c’est de voir à quel point la stratégie de communication de La Reine est révélatrice de sa personnalité. A tous ceux qui voudraient comprendre les multiples facettes de LP, je leur conseillerais de lire l’excellente biographie de Fanny Guinochet, qui explique bien des ressorts que certains ne découvrent qu’aujourd’hui.

Dans cet article et dans les déclarations des derniers jours, LP, par ses attaques, nous livre un fascinant auto-portrait. C’est drôle de voir à quel point La Reine s’évertue à accuser les autres candidats de ses propres turpitudes. Comme si consciemment et inconsciemment, elle cherchait à s’immuniser sur un mode du « c’est celui qui dit qui est ».
Quitte à accumuler des contradictions flagrantes :

-« Je suis profondément démocrate. La réforme des statuts est nécessaire pour la démocratie ». Bon là je ne m’attarde pas, tout est déjà dit dans mes précédents articles, en particulier sur Napoléon le petit : http://laurepinponmedef.blogspot.com/2013/02/nom-de-code-rubicon.html

-« Je ne me prononcerai sur ma candidature qu’après le vote de l’AG ». Allo ? Allo ? Non mais allo quoi ? L'article du Monde (d'il y a 3 semaines) dans lequel elle se porte candidate est donc un faux ? http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/03/01/laurence-parisot-j-ai-l-audace-d-esperer-pouvoir-etre-candidate_1841159_823448.html

-Parisot « critique certains comportements qui ne laisse rien présager de très bon pour l’avenir du Patronat » et estime ne pas voir «  assez d’indépendance politique chez certains ». Là c’est encore plus dur de garder son sérieux. Par où commencer ? Par les courbettes non récompensées qui ont jalonnées le mandat de Sarkozy, lequel ne respectant rien d’autre que l’adversité, gratifiait la CGPME de ses interventions. Par la défense de Jean Sarkozy lors de l’affaire EPAD. Ou par la stratégie de radicalisation en début de mandat Hollande lors de l’affaire des pigeons lorsque la même CGPME et quelques fédérations préféraient le dialogue constructif avec le gouvernement ?

Quel meilleur moyen pour éviter les comparaisons avec la COCOE de l’UMP que d’accuser ses adversaires d’être instrumentalisés par JF Copé ?  Amusant lorsqu’on pense aux nombreux collaborateurs du MEDEF recrutés ces dernières années dans le giron UMP. Au point que cela en devient génant.

-« Je regrette de voir se multiplier les comptes twitter anonymes » J’imagine qu’elle veut parler de Victoriadiaz100 (voir mon blog). « J’appelle tous les candidats à les dénoncer…aucun ne les a condamné, pas même cette vidéo odieuse à tous égard qui me représente sous le visage d’Hitler » Rappelons qu'au départ son « entourage » laissait croire que cela la faisait rire, pensant qu’il était de bon ton d’en plaisanter en espérant ne pas entretenir le buzz. Loupé ! Aujourd’hui on passe à la phase victimisation, et on reparle de la misogynie, argument d’autorité usé jusqu’à la corde (mais jamais tout à fait faux dans le patronat).

Le plus drôle c’est que finalement sa réaction donne encore plus de corps aux parodies et en particulier celle de la Chute. Car ce qui a fait rire le microcosme germanopratin qui gravite autour du monde patronal, et en particulier dans les couloirs du MEDEF, c’est l’incroyable vraisemblance de la scène. Quiconque a jamais participé à une réunion avec Laurence Parisot sait à quelle  point la parodie est une représentation à peine exagérée de l’ambiance aux 7eme étage. Moins par la référence aux colères légendaires de la Reine que par les regards gênés et les expressions crispées de l’entourage proche, terrifié à l’idée d’apporter une mauvaise nouvelle à la Présidente.

Bon, cela dit, je préfère toujours le dernier petit film sur le MEDEF de la mort...