lundi 25 mars 2013

Miroir, miroir, pourquoi es-tu aussi cruel ?

Vraiment, je n'arrive plus à suivre, l'actualité s'emballe. Alors un second petit post préparé tranquillement :

Nul doute que l’article des Echos paru aujourd’hui est un morceau de choix dans la longue liste des sorties ubuesques de la Reine. Et c’est vrai que l’on rit franchement à la lecture des arguments de plus en plus fantaisistes et contradictoires qui émaillent ses discours. L’échéance approchant et les désistements se multipliant, les communicants n’ont plus le temps de faire dans la dentelle et tout est jeté en pâture sans d’autre priorité que l’urgence de sauver sa peau.

Il reste que cet article, comme d’autres, est intéressant à double titre.

D’abord, même si on commence à en avoir l’habitude, le rôle des journalistes est toujours intéressant à observer. C’est toujours fascinant de constater le jeu du OFF et des rapports entre les acteurs. C’est un poncif mais la presse économique n’échappe pas à la règle de l’édition en général : on ne décrypte jamais les propos de la personne interviewée. D’abord parce que les dits interviewés feront toujours jouer la concurrence pour obtenir une tribune sans risque. Mais surtout parce qu’il sera toujours temps de faire un autre article de décryptage dans une prochaine édition. Pourquoi livrer le scoop et l’analyse dans la même édition alors que le mode feuilleton garantit un tirage régulier ?

L’autre enseignement de cet article, c’est de voir à quel point la stratégie de communication de La Reine est révélatrice de sa personnalité. A tous ceux qui voudraient comprendre les multiples facettes de LP, je leur conseillerais de lire l’excellente biographie de Fanny Guinochet, qui explique bien des ressorts que certains ne découvrent qu’aujourd’hui.

Dans cet article et dans les déclarations des derniers jours, LP, par ses attaques, nous livre un fascinant auto-portrait. C’est drôle de voir à quel point La Reine s’évertue à accuser les autres candidats de ses propres turpitudes. Comme si consciemment et inconsciemment, elle cherchait à s’immuniser sur un mode du « c’est celui qui dit qui est ».
Quitte à accumuler des contradictions flagrantes :

-« Je suis profondément démocrate. La réforme des statuts est nécessaire pour la démocratie ». Bon là je ne m’attarde pas, tout est déjà dit dans mes précédents articles, en particulier sur Napoléon le petit : http://laurepinponmedef.blogspot.com/2013/02/nom-de-code-rubicon.html

-« Je ne me prononcerai sur ma candidature qu’après le vote de l’AG ». Allo ? Allo ? Non mais allo quoi ? L'article du Monde (d'il y a 3 semaines) dans lequel elle se porte candidate est donc un faux ? http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/03/01/laurence-parisot-j-ai-l-audace-d-esperer-pouvoir-etre-candidate_1841159_823448.html

-Parisot « critique certains comportements qui ne laisse rien présager de très bon pour l’avenir du Patronat » et estime ne pas voir «  assez d’indépendance politique chez certains ». Là c’est encore plus dur de garder son sérieux. Par où commencer ? Par les courbettes non récompensées qui ont jalonnées le mandat de Sarkozy, lequel ne respectant rien d’autre que l’adversité, gratifiait la CGPME de ses interventions. Par la défense de Jean Sarkozy lors de l’affaire EPAD. Ou par la stratégie de radicalisation en début de mandat Hollande lors de l’affaire des pigeons lorsque la même CGPME et quelques fédérations préféraient le dialogue constructif avec le gouvernement ?

Quel meilleur moyen pour éviter les comparaisons avec la COCOE de l’UMP que d’accuser ses adversaires d’être instrumentalisés par JF Copé ?  Amusant lorsqu’on pense aux nombreux collaborateurs du MEDEF recrutés ces dernières années dans le giron UMP. Au point que cela en devient génant.

-« Je regrette de voir se multiplier les comptes twitter anonymes » J’imagine qu’elle veut parler de Victoriadiaz100 (voir mon blog). « J’appelle tous les candidats à les dénoncer…aucun ne les a condamné, pas même cette vidéo odieuse à tous égard qui me représente sous le visage d’Hitler » Rappelons qu'au départ son « entourage » laissait croire que cela la faisait rire, pensant qu’il était de bon ton d’en plaisanter en espérant ne pas entretenir le buzz. Loupé ! Aujourd’hui on passe à la phase victimisation, et on reparle de la misogynie, argument d’autorité usé jusqu’à la corde (mais jamais tout à fait faux dans le patronat).

Le plus drôle c’est que finalement sa réaction donne encore plus de corps aux parodies et en particulier celle de la Chute. Car ce qui a fait rire le microcosme germanopratin qui gravite autour du monde patronal, et en particulier dans les couloirs du MEDEF, c’est l’incroyable vraisemblance de la scène. Quiconque a jamais participé à une réunion avec Laurence Parisot sait à quelle  point la parodie est une représentation à peine exagérée de l’ambiance aux 7eme étage. Moins par la référence aux colères légendaires de la Reine que par les regards gênés et les expressions crispées de l’entourage proche, terrifié à l’idée d’apporter une mauvaise nouvelle à la Présidente.

Bon, cela dit, je préfère toujours le dernier petit film sur le MEDEF de la mort...

dimanche 24 mars 2013

Le syndrome Russe et la contre-attaque.

Depuis l’interview du Monde de Patrick Bernasconi, les rumeurs vont bon train. Faisons un point sur les hypothèses envisagées :
1/ L’interview est concertée et la manœuvre à l’œuvre est le plan « Russe ». En résumé : la Reine comprend que c’est plié – elle n’arrivera pas à changer les statuts- et tente un truc type Poutine-Medvedev avec son allié Paaaaatrick. Donc, je vais me retirer, je mets la machine MEDEF à ta disposition pour la campagne, mais tu me laisses au CE, (et tu me donnes une capacité à continuer à apparaître) et dans 5 ans, comme je suis encore là (l’objectif est de garder la machine MEDEF en ordre de marche avec les bonnes personnes au bon endroit), je fais mon retour triomphal. Ce qui accrédite cette thèse ? La personnalité de Paaaatrick, le fait qu’il avait déclaré « si Laurence y va, je lui laisse la place » (en résumé), le fait qu’il soit le seul candidat avec qui elle peut tenter la manœuvre.
2/ La Reine a découvert l’interview sans avoir été prévenue et c’est un lâchage. Dans ce cas, on peut considérer que Paaaatrick en fait beaucoup – il eut été plus élégant de se contenter de faire un communiqué de presse indiquant qu’il allait voter contre. Faire toute une page dans Le Monde pour tacler gentiment (hum) La Reine (et le CE), sans même annoncer clairement sa candidature, ça fait un peu curieux, voire disproportionné. Là, coup dur pour la Reine car le bal des prétendants commence à s’étoffer sérieusement. Problème aussi pour Fredy (SG) qui ne bouge toujours pas pour l’instant.
Alors, Paaaatrick, est-il Medvedev ou Iago ? L’avenir nous le dira…
Bon, vue l’interview des Echos de ce soir, c’est plutôt l’hypothèse 2 qui semble à privilégier. Mais sait-on jamais en Médéfie…
Qu’apprend-on dans l’interview ? Simplement que la Reine est plus combative que jamais, n’a peur de rien, attaque le Pierrot sans le nommer, met la pression sur le Conseil Executif et l'AGE (« Je dirai si je me présente ou non après que le conseil exécutif se sera comporté en organe à l'esprit démocratique, qu'il aura permis aux électeurs de se prononcer sur la réforme, et qu'elle-même aura été approuvée. »), dénonce le comptes Twitter faits pour « tromper les chefs d'entreprise du terrain, désinformer, discréditer, dénigrer, calomnier... » (tout ça en 140 caractères, trop fort !), n’a pas aimé le film des ou du Medefinsider (pourtant, la version officielle précédente disait que ça l’avait fait rire), se pose en pauvre faible femme (le mot est lâché : misogynie – bon, là, je ne lui donne pas tout à fait tort).
Ah, la 5e video de Medefinsider a visiblement migré sur Dailymotion, et j’avoue, je l’aime bien (pour les autres, certaines étaient moyennes à mon avis) :
Bon film !

mercredi 20 mars 2013

Viva la démocratie en Médéfie


Finalement, cette élection MEDEF est encore plus passionnante que dans mes espoirs les plus fous. Que de rebondissements en perspective ! Car je vous rassure, rien ne s’arrêtera le 28 mars, mais ça, je vous expliquerai pourquoi dans un prochain post…

Pour l’instant, penchons-nous un peu sur le fameux texte transmis aux membres du Conseil Executif sur lequel ils doivent voter. Constatons tout d’abord que, conformément à l’esprit de transparence qui souffle dans la royaume du MEDEF, c’est… la presse qui a eu les primeurs de l’avis du comité Statutaire (celui-ci a été diffusé à l’issue du point de presse de La Reine, alors que les membres du CE ne l’avaient pas eu la veille). Eh oui, informer d’abord la presse avant ses instances de décision est le signe d’une démarche démocratique éclairée au sein du royaume. Euh, à propos, on n’avait pas dit qu’on n’utilisait pas les moyens du MEDEF pour faire sa campagne ? Ah, oui, suis-je gourdasse, on s’en fout. La Reine a toujours raison, donc la vérité change selon sa parole…

Alors, le texte :

Projet de résolutions à l’attention du Conseil exécutif du 28 mars 2013

Après avis du Comité statutaire et après débat au Conseil Exécutif, les modifications suivantes des statuts du Medef sont soumises au vote de l’Assemblée Générale Extraordinaire convoquée le [16 avril 2013].

Le décodage :

Pour mémoire, le Président du Comité statutaire, Georges Drouin, a passé la matinée précédent le Conseil Exécutif (donc le lundi 18 mars au matin) au service presse du Medef, et notamment avec le chef de ce service, pour préparer sa conférence de presse post-Conseil exécutif. Conférence convoquée dans l’après-midi en catastrophe pour faire croire que Georgie avait décidé de parler de manière impromptue à la presse. Et le principe de la Conf de Presse pour le Président du Comité Statutaire, ça a été validé par le CE ? Certain ? On peut vérifier dans le compte-rendu ? Le quoi ? Ah non, c’était une décision impromptue, prise sous le coup de l’émotion et répétée toute la journée…

Moralité : les résolutions étaient donc déjà largement connues de La Reine avant qu’elles ne soient présentées au Conseil exécutif (ce qu’elle a nié en Conseil).
Dans le même ordre d’idée, la convocation à une AG le 16 avril a été faite le matin du Conseil Exécutif – officiellement, il s’agissait de l’AG de validation des comptes. Tiens, il ne fallait pas attendre le Comité Exécutif ? Euh, tu ne veux pas non plus respecter les adhérents en plus ?


Résolution n°1 : MANDAT DU PRESIDENT (article 15 des statuts).

Exposé des motifs

Afin d’inscrire la présidence du MEDEF dans le temps long nécessaire à l’exercice de ses missions, il est proposé que le mandat à la Présidence du Medef soit d’une durée de 5 ans.
Afin de renforcer la dimension démocratique de l’élection à la Présidence du Medef, il est proposé de supprimer la possibilité d’un deuxième mandat plus court, actuellement prévu de 3 ans dans les statuts.
Désormais chaque mandat sera le résultat d’une véritable élection ouverte, équitable et transparente où l’Assemblée Générale seule sera souveraine.
Dans cette logique de souveraineté du corps électoral, toute personne satisfaisant aux conditions de l’article 16 et n’ayant pas atteint la limite d’âge pourra se présenter.

Modification proposée :

Remplacer l’article 15 actuellement rédigé comme suit :

« ARTICLE 15 - DURÉE DU MANDAT ET RENOUVELLEMENT

Le Président du MEDEF est élu pour cinq ans par l'Assemblée Générale. Son mandat peut être renouvelé une seule fois pour une durée de trois ans. »,

par la nouvelle rédaction suivante :

« ARTICLE 15 - DURÉE DU MANDAT

Le Président du MEDEF est élu pour cinq ans par l'Assemblée Générale. »            


Le décodage :

Cette résolution permettrait donc à Laurence Parisot de se représenter pour un troisième mandat de 5 ans (ce que les statuts actuels ne permettent pas), après un mandat de 5 ans (2005-2010) puis un autre de 3 ans (2010-2013). Evidemment, d’autres seront encore possibles, puisque le renouvellement est désormais illimité. C’est commode de changer les statuts à quelques semaine de l’élection et de s’appliquer les changements.

J’en profite pour suggérer à la presse, plutôt que de gober ce que dit Georgie et la Reine, de lire un peu l’avis du comité Statutaire et surtout les statuts du MEDEF. On peut lire en effet dans l’avis (p10) que le Comité ne retient pas la notion de prolongation ou de renouvellement de mandat tel que cela avait été aménagé en 1978. De même, Georgie a dit partout que les statuts devaient être renouvelés puisqu’ils dataient de… 1946. Euh, problème, quand on télécharge sur le site du MEDEF les statuts, on s’aperçoit que les statuts datent de… 1998. Ceux qui datent de 1946 étaient ceux du CNPF qui n’existe plus, et en 1998, les statuts ont été revus complètement pour donner naissance au MEDEF. Ne pas savoir de quand datent les statuts sur lesquels on travaille, c’est normal pour un président de Comité Statutaire ? Pour Georgie, oui, visiblement…

Résolution n°2 : LIMITE D’AGE DES CANDIDATS A LA PRESIDENCE (article 16 des statuts)

Exposé des motifs

Afin de prendre en compte l’allongement de l’espérance de vie, il est proposé de porter la limite d’âge, au jour de l’élection, de 65 ans actuellement à 67 ans.

Modification proposée :

Au sein de la première phrase du premier alinéa de l’article 16 actuellement rédigée comme suit :

« ARTICLE 16 - CANDIDATURES

Les candidats à la présidence ne doivent pas être âgés de plus de 65 ans au jour de l’élection. », remplacer « 65 ans » par « 67 ans ».            

Le décodage :

Cela ne change rien pour Laurence Parisot pour l’instant. Cela dit, elle avait annoncé que c’était une question dont elle allait se saisir. Un deal avec un des candidats en vue ??

Résolution n° 3 : ACCOMPAGNEMENT DU NOUVEAU PRESIDENT (article 17 des statuts)

Exposé des motifs

Afin d’améliorer l’efficacité et la continuité de l’exercice de la fonction de Président, il est proposé qu’un temps d’accompagnement permettant la pleine connaissance du Medef et de son environnement soit organisé au bénéfice du nouveau Président élu. Durant une période et selon des modalités définies au règlement intérieur, le nouveau Président élu participerait au Bureau et au Conseil exécutif.

Modification proposée

Ajouter un troisième alinéa à l’article 17 – ELECTIONS :

« La date de l’élection est fixée pour permettre un accompagnement du nouveau Président élu avant sa prise de fonction à l’issue du mandat du Président sortant, selon une période et des modalités définies au règlement intérieur. »

Le décodage :

Curieux ? Non, simple formalité de précaution. Comme rien n’est certain en ce bas monde, il faut envisager de perdre l’élection (l’horreur), même si on arrive à modifier les statuts. Avec cette résolution, la Reine peut rester La Reine encore quelques mois. Car quoi ? Supposons que le Règlement Intérieur propose une période de 6 mois de recouvrement, ce qui semble acceptable. L’élection a lieu en juillet et la Reine perd (inimaginable !). Pas grave, elle pourra se maintenir 6 mois de plus, juste histoire de pourrir la vie de son successeur et d’essayer de montrer que le nouveau est vraiment trop nul et qu’il faut la maintenir. Astuce : le règlement intérieur ne précise pas à ce jour ces éléments, il conviendra donc le modifier également. Et qui en a la responsabilité ? Le Comité statutaire très indépendant (et fin connaisseur des statuts comme on l’a vu) évoqué précédemment… Le tuilage risque de durer 5 ans…

Enfin, outre la question de la période (a-t-on besoin de se faire tenir la main lorsque l’on est président du Medef ?), la question des modalités est tout à fait savoureuse : qui préside réellement ? Qui est le porte-parole ? Qui occupe le bureau du 7ème étage et rencontre le Président de la République et le Premier Ministre ? Autant de belles empoignades en perspective… Le patronat va être apaisé…

Résolution n° 4 : AUTRE MODIFICATION STATUTAIRE (article 13 des statuts)

Exposé des motifs

Afin de renforcer le caractère démocratique du fonctionnement du MEDEF, il est proposé qu’au Conseil Exécutif, soit proposé de droit, au sein du collège des 10 personnalités, tout candidat ayant recueilli plus de 15 % des suffrages exprimés au 1er tour de l’élection du Président.

Modification proposée

Remplacer le troisième point du premier alinéa de l’article 13 actuellement rédigé comme suit :

« ARTICLE 13 - COMPOSITION, DÉSIGNATION, VACANCE

Le Conseil Exécutif comprend au plus 45 membres :

• le Président élu du MEDEF qui préside les séances,

• 34 membres élus parmi les délégués à l'Assemblée Générale des organisations membres actifs du MEDEF, à la majorité absolue des membres de l'Assemblée ayant pris part au vote personnellement ou par mandataire, selon des modalités fixées par le règlement intérieur :
- 22 membres au titre des organisations professionnelles,
- 12 membres au titre des organisations territoriales,

• 10 personnalités, au plus, élues à la majorité absolue des membres de l'Assemblée Générale ayant pris part au vote personnellement ou par mandataire, sur proposition du Président dont 5 après consultation du Conseil Exécutif. Elles doivent faire partie de l'un des groupements membres actifs de l'organisation. Leur élection au Conseil Exécutif entraîne ipso facto leur participation à l'Assemblée Générale avec voix délibérative et à l'Assemblée Permanente. »,

par la rédaction suivante :

« • 10 personnalités, au plus, élues à la majorité absolue des membres de l'Assemblée Générale ayant pris part au vote personnellement ou par mandataire, sur proposition du Président dont 5 après consultation du Conseil Exécutif. Les candidats à l’élection du Président ayant recueilli plus de 15 % des suffrages exprimés au 1er tour de l’élection figurent de droit parmi ces 10 personnalités proposées. Les autres doivent faire partie de l'un des groupements membres actifs de l'organisation. Leur élection au Conseil Exécutif entraîne ipso facto leur participation à l'Assemblée Générale avec voix délibérative et à l'Assemblée Permanente.»

Le décodage :

Formidable ! Simple précaution également – il faut envisager l’inenvisageable (perdre). Mais là, il suffit de faire plus de 15% (ce qui apparaît une formalité pour la Reine) pour se maintenir au Conseil exécutif, alors qu’elle ne préside ni une fédération ni un Medef territorial. En plus, c’est l’appât pour les candidats qui ne sont pas au CE (Volot, Lanxade, Lambel) et qui ont peu de chance d’être élus : si vous soutenez ma réforme, je vous donne une chance de rentrer au CE. Merveilleux ! (ca semble marcher avec Lambel dont les tweet deviennent pro parisot) En quoi, ce truc est démocratique ? Mystère ! C’est surtout la certitude d’avoir une multiplication de candidats qui vont espérer obtenir plus de 15%.

Cerise sur le gâteau, ce qui est dans l’avis du Comité Statutaire, mais n’est pas soumis au vote du CE (on se demande bien pourquoi), est lié, à cet article : il s’agit de la modification de l’article 9 du Règlement Intérieur qui indique les modalités de représentations lors de l’AG (et en particulier les mandats).  L’avis du CS propose de « limiter les votes mandatés à 5 mandats par porteur à l’occasion des AG. » Et alors ? Simple : quand une Fédération possède plus de 5 votes, par exemple, au hasard l’UIMM (qui a plus de 30 voix), elle devra avoir au moins 7 mandataires dans la salle pour porter les voix. Autant d’occasion de permettre une dispersion des votes alors qu’aujourd’hui, une seule personne peut porter l’ensemble des votes et aller dans le même sens. En faisant cela, mine de rien, la Reine morcelle le pouvoir des plus grosses fédérations et rend plus difficile le vote en bloc. Evidemment, ça, on n’en parle pas en CE et rien n’est indiqué dans les projets de résolution, mais si c’est voté, le Comité Statutaire va le réintroduire dans le Règlement Intérieur en disant : « ben je l’avais dit dans l’avis, et vous l’avez voté… ». N’oublions pas que l’avis du Comité Statutaire, le Conseil Executif ne l’a pas eu (seule la presse l’a reçu), et que le CE n’a eu que les projets de résolutions, donc une information partielle. Merveilleux, je vous dis.

BONUS :

Le vote du 28 mars se tiendrait pour l’instant à main levée, alors que le Conseil exécutif s’est mis d’accord Lundi pour un vote à bulletin secret. Et la justification de la Reine est : « Comme chacun doit porter les voix de sa Fédération, il n’y a pas de raison de se cacher… » Euh, oui, mais avec des raisonnements comme ça, on pourrait aussi tous voter aux élections présidentielles à main levé : chacun peut assumer son opinion non ?  Même dans les pires dictatures, on se contente de bourrer les urnes et on a laissé tomber les votes à main levé. Moi qui croyais que la démocratie était justement de donner la possibilité à chacun de s’exprimer sans avoir à subir de pressions…

Alors moi je dis, vu l’avis, la démarche de ces derniers jours et le délire de la Reine : si vous arrivez à voter à bulletin secret, les gars, vous avez intérêt à ne pas perdre  l’urne des yeux…

dimanche 17 mars 2013

Y-a-t-il encore un patron au patronat ?


Ce qui me fascine dans la séquence Medefienne actuelle est qu’on peut se demander s’il y a encore un patron au patronat. La Reine semble les avoir tous anesthésiés et ils sont prêts à accepter tout (et son contraire) sans broncher.

Reprenons :

-          Le 2 mars dernier, Laurence Parisot exprime sa volonté de rester à la tête du MEDEF. Elle le fait dans Le Monde, lors d’une grande interview après une semaine médiatique chaotique de vrai/pas vrai qui laisse plus d’un observateur sceptique. On y apprend, ce qu’on subodorait depuis un moment, que la Reine ne veut pas se prolonger de 2 ans, mais bien se représenter pour un troisième mandat. Et le titre « J’ai l’audace d’espérer pouvoir être candidate » est une formule aux petits oignons – bravo aux communicants capables de faire passer la Reine pour une jeune fille timide. Pas de soucis me direz-vous. Certes, sauf que cela  fait 3 mois qu’elle dit tout et son contraire (« je n’ai pas pris ma décision », etc.) et que le débat change radicalement de nature. Jusqu’à présent, la Reine disait vouloir corriger une « anomalie » des statuts (qu’elle a elle-même introduite en 2007), maintenant, c’est un troisième mandat qu’elle brigue. Elle dénonce le fait qu’on la compare à Poutine. Elle a raison. Lui au moins avait mis un comparse à la tête de l’empire, pour respecter sa constitution (ses statuts à lui). C’est plutôt à Chavez qui convient de la comparer (mais vue l’actualité, on ne va pas insister). Rappelons en passant que le respect de l’alternance est un des fondements du principe démocratique (ainsi que les limitations de mandats qui évitent toute dérive monarchique- trop tard). Bon, mais le propos n’est pas là, ce qui est surprenant c’est qu’aucun des membres du CE, pourtant prompts à s’émouvoir de tout ce qui risque de mettre à mal « l’unité patronale » ne s’émeut d’une annonce de candidature dans la presse. La moindre des choses aurait été de prévenir le CE avant, mais visiblement, ça passe.

-          Cette semaine, c’est par une dépêche AFP que les membres du CE apprennent comment la procédure de vote va se passer : une intervention du président du Comité Statutaire puis un CE exceptionnel le 28 mars. L’ordre du jour du CE est diffusé le vendredi matin simplement après la dépêche envoyée le jeudi (pour une fois que ce n’est pas le samedi matin). Là encore, personne ne moufte. Ce qui leur semblerait impardonnable dans leurs propres entreprises ou Fédérations apparaît normal dès qu’il s’agit du MEDEF.

-          Samedi enfin, dans le magazine du Monde, grand portrait de Laurence Parisot, « la politique dans la peau ». Du bel ouvrage de communicant. A peine critique. Où l’on comprend finalement que l’hypothèse Parisot arrange pas mal de monde : le PS et le Gouvernement en premier lieu (qui n’a pas envie d’un MEDEF plus combatif), le monde des grands patrons (en partie), etc, etc. Bon timing pour le CE du 18 mars. Tiens, le Monde fait la campagne de la Reine ? Mais que fait Le Figaro ?

Alors que va-t-il se passer dans la semaine ?

Simple :

-          lundi 18 mars Conseil Executif. Le président du comité statutaire va expliquer les conclusions. En gros : on peut changer les statuts et voilà ce qu’on peut faire. Question : est-ce un avis unanime ou majoritaire ? L’info n’est pas claire. Les plus courageux vont prendre de belles postures et dire… bravo, Laurence on t’aime,  mais là, c’est pas possible. Elle va poliment écouter, redire son amour de la démocratie, expliquer qu’elle souhaite se représenter car elle a le plus d’expérience en la période actuelle, qu’elle se sacrifie car c’est un vrai sacrifice d’être présidente du MEDEF (elle est attaquée par des blogs anonymes !), qu’elle se languit de son entreprise, etc. Elle veut respecter la démocratie, c’est pour ça qu’elle propose de changer les statuts (argumentation imparable). Puis, on va passer à autre chose.

-          Le jeudi 28 mars, CE exceptionnel. Là, on verra si les membres du CE arrivent à avoir un vote à bulletin secret. Si oui, le résultat est incertain, si non, la Reine se maintient. Cela dit, même à bulletin secret, ils ont intérêt à être présent au moment du dépouillement et de rendre public le résultat dans la foulée. Sinon…

Eh bien, on est presqu’au bout de l’exercice. Reconnaissons tout de même à la machine médiatique du MEDEF d’avoir réussi à anesthésier les autres candidats (on n’en entend plus parler). Toute la presse se focalise sur le combat de la Reine pour se maintenir au pouvoir. Fascinant…

dimanche 10 mars 2013

La reine fait feu de tout bois


Rendons hommage à la Reine Laurence : elle n’a aucune limite. Qu’importe qu’elle fracasse son jouet actuel, l’essentiel étant de gagner, dans un champ de ruines peut-être, mais elle aura toujours les honneurs, la presse, la voiture et le chauffeur, l’avion privé lors des déplacements, les courtisans pléthoriques, alors, l’image du MEDEF…

Comme tout s’accélère, on a du mal à suivre. Petit résumé :

Le weekend dernier, nous avons eu l’épisode du Comité d’Ethique. Quel épisode ? Simplement,  que le Comité d’Ethique du MEDEF a indiqué qu’il était contre l’idée de changer les statuts et de maintenir la Reine au pouvoir (je résume). La Reine s’est offusquée, arguant que le Comité avait donné son avis sans qu’on le lui demande. Pourtant la feuille de route du comité d'éthique précise que ce comité "bénéficie d’une large autonomie et d’une grande indépendance par rapport aux autres commissions et comités du MEDEF" . Ben oui, n’est-ce point le propre d’un comité d’Ethique de donner un avis hors de toute saisine ? Si maintenant, l’éthique se donne sur commande et seulement quand ça arrange, on appelle cela autrement… Conséquence : le Président et plusieurs membres ont démissionné. "L'entourage" de Lolo a bien entendu essayé de minimiser l'affaire en contrôlant la fuite dans les médias, mais difficile de torpiller les membres d'une instance qu'elle a elle-même nommé. Après ça, je n'aimerais pas être dans la peau des membres du comité statutaire...

Mercredi, convention UIMM qui parlait de son projet pour le MEDEF. Tout le monde attendait que Frédéric St Geours (PSA) se déclare, mais il ne l’a pas fait. Il a juste rappelé à Laurence qu’elle devait arrêter. En réponse, le lendemain, des salariés de PSA ont envahi l’UIMM. Un coup d’Anne Méaux ? Non, je plaisante, juste une conséquence de PSA…Heureusement qu'Havas est là pour bosser les éléments de langage, parce ce que la candidature va devenir compliquée à justifier.

Jeudi, la Lettre A publie d'ailleurs les conseils des écuries en lice. Alors :
·         Pour La Reine, Anne Méaux et son cabinet Image 7, Paul Boury et Patricia Chapelotte (Albera conseil). Excusez du peu.
·         Pour FSG, Stéphane Fouks (Havas). Euh, oui mais il n’est pas candidat aux dernières nouvelles, FSG.
·         Pour Geoffroy Roux de Bezieux, à nouveau Havas et Lysios. Il n’y a pas conflit d’intérêt là ?
Les autres semblent ne pas utiliser de grands noms et bricolent.
Alors, la question à 1000 euros : qui paye tout ça ? Y a-t-il un petit conflit entre les organisations et les candidats ? On ne peut y croire… Bien entendu que tout est payé par les candidats en direct. Voyons !
Non seulement Lolo est parée des plus beaux conseillers mais elle bénéfice surtout largement de l'appareil interne ; l'évangélisation de l'accord emploi offrant un bon prétexte pour faire campagne au frais du MEDEF et ainsi fouler pour la première fois en 8 ans certaines terres d'électeurs.
Autre exemple de mélange de genre, le blog personnel à la gloire de Lolo qui appartient au MEDEF et est mis à jour en interne. http://www.laurence-parisot.com/

Toujours Jeudi, grosse rigolade quand on apprend que le Grand Orient (les francs maçons) va recevoir Laurence Parisot le 11 avril en grande pompe pour une conférence sur « Dépasser les antagonismes pour construire une société apaisée et prospère ». Moi, je dis, un thème comme ça, à ce moment-là, ça ne s’invente pas. Les pères La morale qui reçoivent la Reine Lolo, putschiste dans l’âme, sans même une hésitation, ça se fête. Cela dit, qu’attendre d’autres de gens qui n’auront accepté les femmes qu’après des années de discussions – et encore, pas de gaité de coeur. Alors, que va-t-on dealer lors de cette soirée ? Du business ? Des postes ? de l’influence ? Au moment où le président du comité d'éthique, également à la tête des entrepreneurs chtiens s'oppose courageusement au putsch, le Grand Orient donne ainsi une vision toute particulière de la démocratie et de l'importance qu'il accorde à ses propres valeurs. Du rififi chez les frangins en perspective...

A part ça, la Reine fait feu de tout bois, va sur toutes les télés, dit tout et son contraire, occupe l’espace médiatique, accuse tout le monde de lui en vouloir, dénonce les campagnes anonymes sur internet. Bref, fait son show. Et, de manière sidérante, la presse semble laisser faire avec complaisance. Vous me direz, ça fait vendre, alors…

Mais la blague la plus drôle reste le prix de l'e-reputation décerné à Lolo. Et La Reine d'ajouter dans Métro :"Je suis prudente sur twitter". Tu m'étonnes. Surtout quand Victoria Diaz fait le job à sa place. Visiblement le jury confond nombre de followers et e-reputation. Au village, sans prétention, j'ai mauvaise réputation...

Prochaine étape : le Conseil Executif du 18 mars. On attend toujours l’avis du Comité Statutaire… Mais il ne saurait tarder. A moins que les « sages », piqués à vif par le comité d’ethique, se rebellent. Peu de chance cela dit.

A suivre.

samedi 2 mars 2013

Mais qui est Victoria Diaz ?


Sans m’attarder sur l’énorme plantage de la stratégie de com de La Reine Lolo cette semaine (Les journalistes du Monde n’en sont toujours pas revenus), une question me taraude depuis quelques jours : 

Mais qui est @VictoriaDiaz100 ? 

Visiblement je ne suis pas la seule à tweeter anonymement depuis le MEDEF (d'ailleurs, je ne le fais plus).

Laurence Parisot, dans son article désormais fameux du Monde, se plaint des attaques anonymes et indique : « J'ai encouragé comme personne l'expression libre dans notre mouvement : mais elle se doit d'être visible et identifiable. Il est temps de dire stop à ces manoeuvres souterraines. »

Enfin, « l’expression libre », ça dépend pour qui. Pas pour les salariés licenciés de manière abusive ou peu correcte (le MEDEF a été condamné aux prudhommes). Pour les permanents (pardon, les serfs), la notion « d’expression libre » est relative.

Mais plutôt que de se plaindre des anonymes qui la défient, Laurence Parisot ferait mieux de s’interroger sur les anonymes qui la soutiennent, et notamment de la célébrissime (sur twitter), Victoria Diaz (@VictoriaDiaz100). Il s’agit visiblement d’une toute proche quand on regarde les tweets de ces derniers jours :

Elle était donc à Rungis vendredi matin avec LP :
« @VictoriaDiaz100: @marclandre , Vs êtes somnambule Bel Ami?Votre papier est déjà prêt!À 5 h , ns serons dans le Ventre de Paris auprès de la France laborieuse ».
Nous savons tous que La Reine est toujours accompagnée d’au moins 10 personnes pour ses déplacements, mais je doute qu’un membre du cercle restreint oserait tweeter aussi librement sans un ordre express.

Elle est favorable à LP, au point de s’impliquer dans son combat :
« @VictoriaDiaz100: @marclandre , Ah mais non!La prochaine fois,c'est le Medef qui vous promet de faire mieux. Et dés cette nuit à Rungis , nous triompherons! »

Elle connaissait l’interview avant sa publication et n’aime pas Frédéric St Geours (mais ce n’est pas la seule) :
« @VictoriaDiaz100: @marclandre @fannyguinochet , Frédéric St Geours c'est bien le patron de PSA ? Oui , l interview est faite et belle journée ! »
« @marclandre @fannyguinochet, Quel est le déficit de PSA ? Si jamais le site Medef/Bosquet venait à fermer comme à Aulnay, tragique .. »

Elle se prend régulièrement le bec avec @Patron_bitter, un soutien pas très subtil de Pierre Gattaz.

Elle flirte régulièrement avec Marc Landré, journaliste infatigable et tweeteur compulsif (ou l’inverse). 

Ah, ah, je vois que certains songent aux deux téléphones portables que La Reine manipule frénétiquement sans cesse et imaginent déjà une personnalité plus proche d’un Nixon que d’un De Gaulle.Ou serait-ce Rosine ? Ce qui revient au même me direz-vous.

Hypothèse osée quand on voit ce qu’écrit la nommée Victoria Diaz sur ses autres nombreux tweets.

Petit florilège sur les derniers jours (pas la peine de remonter loin) :

« @VictoriaDiaz100: @Alienor64 @jcjcraymond @crusader_peter , L Islam ne tient que sur les petro-$ des dictatures , bombardons la Mecque plutôt que Tombouctou .

@VictoriaDiaz100: 1000 chômeurs par jour et la presse s'interroge sur le potentiel humoristique d'un incompétent notoire plein de morgue et de dédain figé

@VictoriaDiaz100: @micheledelaunay , Il faudrait qu'il eût du charme pour être drôle or Hollande est l'homme le plus dénué de charme de toute l'Europe .

@VictoriaDiaz100: Le fanfaron châtré obsédé par celui qui autrefois offrait des orgasmes à Marianne . L'ex amant en était prodigue .Demi-molle a des vapeurs..

@VictoriaDiaz100: Quand Peillon ouvre une école c'est comme s'il ouvrait l'annexe d'une prison . L'anti-Hugo , l'égalitarisme entre mongoliens .

@VictoriaDiaz100: Je crois qu'on a une sérieuse fêlure dans l axe Paris-Berlin . Notons pour nous rassurer l axe Paris -Athènes -Aube Dorée .

@VictoriaDiaz100: N Demorand , demeuré au demeurant est une de ces petites teignes bouffies de bêtise confite et de suffisance suintante , la haine frigide .

@VictoriaDiaz100: C est qui ce rastaquouère ? On dirait un ch'ti qui s est offert un pedigree teuton .  Achtung Baby Siegfried , Heïli-heïlo ..