Au-delà des caricatures comparant La Reine de MEDEFie à Poutine ou à Chavez, Laurence Parisot a vraisemblablement d’autres sources d’inspirations plus acceptables.
- Rosine, ma Rosine, suis-je la meilleure Présidente que le MEDEF ait connu ?
- Laurence, ma Laurence, bien entendu !
- Rosine, ma Rosine, Comment le faire comprendre à mes fidèles sujets ?
- Laurence, ma Laurence, fais comme Napoléon le petit.
Non seulement le surnom lui va comme un gant, mais les similitudes avec l’ennemi de Victor Hugo sont frappantes. Trop frappantes pour qu’elles aient échappé à sa gourou, férue d’histoire et de Philosophie politique. Les évènements récents confirment la tactique à l’œuvre depuis l’élection Présidentielle, et dont on avait déjà pu comprendre la mécanique lors de l’affaire des pigeons.
Petit exercice de comparaison (et pour mémoire, la page wikipedia sur la question : http://fr.wikipedia.org/wiki/Coup_d'%C3%89tat_du_2_d%C3%A9cembre_1851http://fr.wikipedia.org/wiki/Coup_d'%C3%89tat_du_2_d%C3%A9cembre_1851) :
- Louis-Napoléon Bonaparte fut le premier Président français élu au Suffrage Universel
Laurence Parisot a été la première à bénéficier du nouveau système d’élection démocratique instauré par son prédécesseur Ernest Antoine Seillière. Un système qu’elle ne s’est pas privé de modifier au cours de son premier mandat pour favoriser sa réélection , créant ainsi elle-même la supposée « aberration anti démocratique » qu’elle conteste aujourd’hui (http://www.marianne.net/Parisot-plus-forte-que-Poutine-_a225796.html )
- En 1851, Louis-Napoléon Bonaparte, conserve le pouvoir à quelques mois de la fin de son mandat, alors que la Constitution de la Deuxième République lui interdisait de se représenter. Le coup d’Etat du 2 décembre n’est que le point final de plusieurs mois de tentatives infructueuses pour réviser la Constitution en sa faveur (allongement du mandat, possibilité de se représenter…)
Laurence Parisot, à quelques mois de la fin de son mandat et de l’élection, entreprend une réforme des statuts du MEDEF lui permettant de rester à la tête de l’organisation. (Oui Oui je sais, elle n’a « pas encore pris sa décision ».)
- Pour justifier son coup d’Etat et tordre le cou à la Constitution de la République, LNP (comme tous les dictateurs et les révolutionnaires) invoque le soutien du peuple à travers le Plébiscite, instrumentalise les difficultés que traverse le pays et pointe les dysfonctionnements de la deuxième République (réels pour le coup).
Laurence Parisot utilise les mêmes méthodes, maintes fois éprouvées :
- S’attribuer le succès des négociateurs de l’Accord Emploi, et survendre sa portée historique, en espérant faire passer la modification des statuts en catimini (Loupé !).
- Pointer du doigt une prétendue anomalie dans les statuts (plus c’est gros, plus ça marche).
- Invoquer en permanence l’Etat d’urgence / la situation dramatique pour mieux revendiquer les pleins pouvoirs. Avec la rhétorique qui l’accompagne : « On ne change pas de capitaine dans la tempête… » - à noter une évolution récente dans cette rhétorique « on ne change pas une équipe dans la tempête… » (elle a compris que le MEDEF est sensible à la notion d’équipe).
- Jeter de l’huile sur le feu (Affaires des pigeons, PLF2013, transposition de l’accord Emploi ; avec radicalisation des messages. Au moment où la CGPME devient presque progressiste. Un comble !).
- Etre omniprésente dans les médias, partout, sur tout, et surtout empêcher qu’on pose les questions qui fâchent (la dernière Assemblée Permanente a été une grande démonstration).
- Faire le tour de France pour rallier les indécis, officiellement pour expliquer l’accord sur l’emploi. Mais bon, rien n’empêche une bonne discussion explicative après.
- laisser faire Anne pour la petite musique dans les médias : « il n’y a pas de candidats sérieux » + brandir le spectre Kessler (pour le côté revival), ou St Geours (pour le côté revanche de l’industrie) + faire quelques articles flatteurs sur sa prétendue habileté dans les négos (si le coup d’état est trop visible, autant faire en sorte que les cyniques y trouvent la preuve d’une forme d’habileté).
Toujours dans la technique, remarquez bien que dès qu’il s’agit de dramatiser et que ça peut énerver en interne, Lolo prend bien garde de ne rien dire publiquement et de s’abriter derrière son confortable « entourage ». Ça permet de corriger la ligne ou de démentir si besoin. Le dernier exemple en date a été la dramaturgie de la « mauvaise transposition ».
En résumé, il ne manque plus que l’Appel au peuple du 2 décembre 1851 pour ressembler tout à fait à Napoléon III, mais nul doute que la Reine Lolo ne manquera d’appeler ses copains journalistes pour parfaire le tableau. Espérons pour le MEDEF et les entreprises que tout cela se terminera mieux qu’à Sedan.