En juillet 2013, le MEDEF devrait changer de présidente. Anecdotique pouvez vous penser. Et pourtant... Lorsque la France est sous le joug d'un pouvoir socialiste, l'élection du MEDEF n'est jamais anodine. Alors, histoire de s'amuser un peu avec les petites histoires patronales, j'ai ouvert ce blog pour commenter ce qui s'annonce comme une belle bataille d'égos...
mardi 23 octobre 2012
Les grandes manoeuvres sont ouvertes
Alors que l’on croyait que la campagne MEDEF ne s’ouvrirait qu’au mieux l’an prochain, voici que tout semble s’accélérer.
Premier acte : Jean-Claude Volot, le tonitruant ex médiateur interentreprise, fait une déclaration dans le Journal Les Echos le 15 octobre dernier pour se porter candidat. La justification est savoureuse : « C'est en participant à l'université d'été du Medef au mois d'août, et en voyant l'enthousiasme qu'a provoqué mon discours lorsque j'ai parlé justement de ce fossé entre sphère publique et entrepreneurs, que j'ai décidé de me lancer. » En gros, porté par un enthousiasme populaire, JC Volot accepte de se sacrifier et se présente à la présidence du MEDEF. Je suis frustrée d’avoir raté cet épisode mémorable d’une vague de patrons enthousiaste, se levant et portant en triomphe l’ex médiateur interentreprise (et le bonhomme doit peser son poids…).
Deuxième acte. Le Monde, certainement inspiré par le saint esprit journalistique trouve que c’est une bonne semaine pour faire un article dans son édition du 20 octobre titré : « La succession de Mme Parisot est ouverte au MEDEF ». Le sous-titre bizarrement, ne parle pas de JC Volot mais d’un candidat pas encore déclaré : « Patrick Bernasconi, le patron de la Fédération des travaux publics, est pour l’instant favori ». Ah ? Donc, un non candidat est donc favori dans une non élection. Effectivement, l’information est clé. Ce qui est savoureux, c’est que l’article commence par la consigne donnée par Laurence Parisot au Conseil Executif du 15 octobre : l’élection n’est pas un sujet, c’est trop tôt. Visiblement, c’était un sujet pour au moins l’un d’entre eux…
Alors ? La question qui se pose est : Patrick Bernasconi est-il suffisamment retors (suicidaire ?) pour faire paraître un article dans Le Monde à sa gloire alors que les consignes données à un Conseil où il est présent sont justement de ne pas en parler? A moins que ce ne soit l’œuvre d’un tiers bienveillant… Et là, deux indices dans l'article donnent des indications.
Tout d’abord la référence à 1981 et à l’arrivée à la tête du CNPF de l’époque d’Yvon Gattaz. Cette référence, qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, permet opportunément de donner un coup de pied à un autre candidat putatif, pierre Gattaz, le fils d’Yvon. Sous-entendu : on a déjà eu le père, on ne va pas avoir le fils simplement parce que les socialistes sont revenus au pouvoir.
Deuxième indice, la référence à la complicité du candidat potentiel avec l’UIMM (et son DG Jean-François Pilliard). Bon, la référence est indispensable, tout connaisseur de la machine patronale le sait, mais la formule (« Il est très complice… ») fleure bon le MEDEF.
Alors, qui est derrière ce bel article de pravda médéfienne. Et pourquoi pas le service de presse du MEDEF lui-même ? Si c’est le cas, cela signifie que Laurence a déjà choisi son candidat potentiel et va utiliser l’appareil pour tenter de le faire élire… On va rire dans les semaines qui viennent…
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