Décidément, Laurence Parisot est incroyable. L'actuelle président du MEDEF semble nous refaire la manoeuvre de 2009, lors de sa réélection. Quelle est-elle ? Simplement, une manoeuvre en trois temps assez classique mais qui marche toujours :
- Temps 1, laisser fuiter dans la presse que des gens bien placés au patronat pensent à vous et aimeraient bien que vous soyez à nouveau candidate. Pas très grave si ce n'est qu'à moitié exact, l'essentiel est de décourager les autres candidats potentiels. Le patronat étant une machine conformiste, s'opposer à la Présidente ne se fait pas. La Présidente ou le président est toujours merveilleuse(x) et tout le monde est derrière elle (lui). Les autres candidats hésitent toujours à jouer la division et laisser entendre ainsi qu'ils ont des doutes sur l'actuelle Leader Maximo.
- Temps 2, profiter d'une crise (en 2009, la situation économique, en 2013 le pouvoir socialiste ou l'échec possible des négociations sociales actuelles qui pousserait le Gouvernement à intervenir provoquant l'ire du MEDEF), et annoncer qu'on se sacrifie pour la cause et qu'on est prête, si vraiment tout le monde le demande fort à se sacrifier et se représenter. Bon, quand on a rien d'autre à faire, effectivement, c'est pas idiot.
- Temps 3, faire le tour des popotes (l'élection du MEDEF se fait un peu à l'américaine par l'intermédiaire de "grands électeurs" (environ 570), pas en mode direct auprès des patrons). Lors de ce tour, se présenter comme la candidate du rassemblement, et décrédibiliser les autres candidats ou les accuser de jouer la division.
L'article du Monde du 14 décembre de cette semaine (accès payant malheureusement) titré "Laurence Parisot entretient le suspense sur sa succession à la tête du Medef", montre que nous avons passé le temps 1.
Reste à savoir ce que feront les autres candidats potentiels (Pierre Gattaz, Geoffroy Roux de Bezieu, Bernasconi) ou déclarés (JC Volot, Thibaut Lanxade). Soit ils y vont sans trop tarder, soit, dès janvier, nous passons à l'étape 2 et là...
Finalement, cette campagne s'annonce passionnante. Car pour mener à bien sa manoeuvre, Laurence Parisot doit changer les statuts du MEDEF qui interdisent une troisième réélection. Et là, la majorité qu'il lui faut devient donc de 75%... Audacieux pari tout de même...
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