A l’approche de l’audition des candidats par le Conseil Executif (le 23 mai), la bataille des soutiens s’est engagée sur le net et dans la presse. Et en la matière, Geoffroy Roux de Bezieux, dit « charmant », semble avoir pris l’avantage. Non pas dans les soutiens mais dans l’attaque médiatique. La cible ? Gattaz évidemment que tout le monde donne en tête de la course.
La technique ?
1/ D’abord faire sortir ses propres soutiens. Ca, c’est fait depuis longtemps (300 affichés le 15 avril, le jour du meeting de Gattaz à la mutualité) et, depuis, il distille un tweet chaque jour « 1 jour, 1 soutien ». Enfin, chaque jour, il faut le dire vite, parce que certains jours, il n’y a rien. On a compté 10 tweets en 20 jours... Deux problèmes : la liste de Geoffroy affiche bien 300 patrons (essentiellement ses copains), mais pas grand-chose comme grand patron, et encore moins de votants pour l’élection du 3 juillet. Pas génial.
2/ Afficher ses soutiens de Présidents de Medef territoriaux. On reproche à Geoffroy d’être très « dîner mondain parisien » (Non, sans blague ?) Et hop, une liste de « 14 présidents de MEDEF territoriaux » qui le soutiennent (pour info, il y en a plus d’une centaine en tout). Euh, oui, mais non, quand on regarde la liste. Sur les 14, on a 2 vice-président et 1 président d’honneur (c’est pas tout fait pareil mon garçon). Et quand on pose la question aux présidents en question, ils disent qu’ils ont envoyé leur parrainage à Geoffroy, pas forcément qu’ils le soutiennent. Mais bon, pas grave, parrainage, soutien, qui fait la différence ?
3/ Faire sortir un soutien « de poids », type grand patron. C’est chose faite avec Pierre Bellon, emblématique entrepreneur, membre du Conseil Executif, qui dans un courrier envoyé au Conseil Executif la semaine dernière prend clairement position pour Geoffroy. L’aspect amusant est qu’il l’a aussi envoyé aux membres du Groupe des Professions de Services (GPS - groupe qu’il a créé voilà quelques années), en plein milieu de l’audition de Gattaz par le GPS... Du meilleur effet. Le dommage collatéral mal anticipé, c’est que Bellon, du haut de ses 83 ans, ne se contente pas de dire qui il soutient, il en profite pour faire la leçon et tacler les autres candidats, assez durement vis-à-vis de Gattaz. Au sein de la Médéfie, ça laisse un goût un peu amer et beaucoup préféreraient oublier ce courrier, car on sent poindre la vieille haine recuite des services contre l’industrie. Bellon ne supportant pas l’idée d’un industriel à nouveau à la tête du MEDEF. Or, s’il y a bien une guéguerre dont le patronat se passerait, c’est celle-là. Qu’à cela ne tienne, Geoffroy le malicieux, s’est évidemment empressé de faire fuiter le courrier dans la Presse. Pour une fois, ce n’est pas son copain Marc Landré du Figaro qui s’est complaisamment prêté à l’exercice mais Les Echos. Comme quoi…
4/ Ensuite contester la liste du voisin. Ce qui énerve Geoffroy le Charmant, c’est que Gattaz affiche lui une liste impressionnante de grands patrons de tous les secteurs dont... le sien (les télécoms) avec notamment Martin Bouygues (Groupe Bouygues) et Stéphane Richard (France Télécom-Orange). Bon, donc, « on » se répand dans la presse pour dire que certains n’ont pas signé et notamment Stéphane Richard (forcément, ça fait désordre puisque Geoffroy est vice-président de la Fédération Française des Télécom). Pour ne pas trop apparaître, on utilise la presse, et c’est le Nouvel Observateur qui s’est obligeamment prêté à l’exercice dans un petit entrefilet publié jeudi.
5/ On agite à coup de tweets divers et variés et on voit si la potion prend bien. Là, c’est un peu tôt pour le dire.
La réponse du Gattaz ? Elle a pris plusieurs formes :
- Le soutien affiché de René Ricol, ancien Commissaire à l’Investissement et proche de Volot (déjà rallié à Gattaz). Là, c’est au cours d’une interview dans le nouveau quotidien L’opinion qu’il le dit. Et toc pour Bellon.
- Un tweet sobre le vendredi soir de Gattaz lui-même (pourtant pas le roi du tweet…) :
« @MartineGilson est mal informée. Je confirme les soutiens de Jean-Paul Herteman et de Stéphane Richard à titre personnel. »
- Plus radical, le soutien depuis hier de la puissante Fédération Française des Sociéts d'Assurance (FFSA). C'est juste la troisième fédération en nombre de voix au sein de la Médéfie aporès l'UIMM et les banques. Donc, Gattaz a le soutien officiel de l'UIMM et de la FFSA.
- le soutien (ce soir) d'Henri de Castries, puissant patron d'Axa...
Bon, ben je vais finir par lui donner du "Monsieur le Président" quand je le croise, le Gattaz...
PS
La prochaine fois, je vous parlerai des journalistes qui, trouvant que la campagne manque de sang, essaient d'agiter tout ce petit monde. Mais chaque chose en son temps.
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