La Reine semble enfin avoir arrêté sa stratégie et choisi sont pion.
Revenons aux épisodes précédents :
1/ Le 28 mars, la Reine a connu une semi-défaite ou une semi-victoire en fonction de comment on voit le liquide dans le verre. Sa tentative de changer les statuts a été mise à mal par un vote du Conseil Executif, mais un vote ambigu et non tranché : 22 pour, 22 contre, un bulletin blanc. Comme il n’y avait pas de majorité, exit la tentative. La Reine déclare alors entendre jouer un rôle de garante vigilante des futures élections (c’est pas plutôt le rôle du comité statutaire ?) et tout le monde de comprendre : « je vais peser dans le futur choix ». Oui, mais comment ?
2/ Première tentative : aucun des candidats ne lui convenant et personne ne se précipitant pour obtenir son soutien, elle essaye de susciter de nouvelles candidatures plus conformes à ses voeux. D’où les rumeurs soigneusement entretenues par le service de presse du MEDEF de nouveaux candidats « mystères » en plus des 5 déjà déclarés. Quelques jours avant la date de remise du dossier, la presse bruisse même d’un nom : Marie-Christine Coisnes, membre du CE, et proche de La Reine. Nada. Fausse rumeur et intox. Au final, seuls les 5 candidats déjà en lisse déposent leurs dossiers.
3/ Alors. Que faire ? Seule solution : choisir un des 5 candidats et en faire son poulain. Ce n’est pas absurde puisqu’il y a deux étapes à passer pour les candidats (sans parler celle de l’élection), étapes dans lesquelles la Reine garde un certain pouvoir : l’audition par le CE le 23 mai et le vote pour le « candidat préféré » lors du CE du 3 juin.
Alors, qui ?
- Lambel ou Lanxade ? Non. Pas suffisamment soutenus par les gros adhérents / électeurs. Si la Reine soutient quelqu’un, c’est pour gagner et avoir quelque chose au bout.
- Gattaz ? Hum, les relations ont toujours été fraiches entre les 2, et Gattaz est tout de même celui qui s’est opposé le premier à la tentative de Putsch, dès le 13 janvier. Indépendant, trop industriel et pas dans la logique médiatique de la Reine. En plus, il bénéficie du soutien de Kessler, le repoussoir absolu. Gattaz est donc même l’homme à faire trébucher dans tous les cas.
- Bernasconi ? C’était le choix initial de la Reine, mais l’interview très critique dans Le Monde à deux jours du Conseil Executif décisif pour le changement de statut a probablement fait basculer le vote vers le résultat que l’on sait. Ca lui a d’ailleurs valu son surnom de Iago (dans cette chronique). La Reine est rancunière et ne pardonne pas. Ce qui a été toléré hier, ne le sera pas demain. Plusieurs peuvent en témoigner. Exit donc.
- Reste donc Geoffroy de Bezieux. Bon, pas le choix initial de la Reine – elle a tout fait pour le virer de l’Unedic après l’y avoir installé, et a protesté auprès de sa Fédération (celle des Télécoms) quand ils l’ont désigné au Conseil Executif, mais c’est le seul possible. En plus, il lui ressemble beaucoup : même narcissisme médiatique, même volonté de paraître et de plaire (quitte à promettre n’importe quoi), même gestion lointaine de ses affaires. Pratique finalement pour négocier quelque chose, elle ne sera pas surprise.
Fantasme ? Pas complètement quand on regarde les twitts du double de La Reine sur internet, la cultissime Victoria Diaz. Depuis quelque temps, elle fait mine de relayer équitablement les messages de chaque candidat mais ca manque de finesse quand le twitt concerne Geoffroy :
Exemple parmi d’autres :
« La sincérité et la conviction de @GeoffroyRDB peuvent déplacer des montagnes . Subtilité et puissance , l'équation idéale pour le @medef . »
Rien que ça. Allons-y !
Bon, la vraie question est : ont-ils déjà dealé quelque chose ? Et si oui, quoi ? Il est dangereux de conclure un marché avec La Reine et Geoffroy en sait quelque chose. Surtout, c’est prendre le risque de passer pour le Medvedev de la Reine. D’un autre côté, elle peut aider à faire basculer le vote du Conseil Executif du 3 juin en sa faveur, et ça…
Alors ? Un titre de Présidente Honoraire et une place à vie au conseil éxécutif comme suggéré par Pierre Bellon dans un courrier récent aux membres du Conseil Executif ? Autre chose de plus « consistant » ? La promesse d’une modification des statuts ?...
A suivre.
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